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MISE A JOUR 18.07.18

2ème départ pour l'Asie Centrale

SUISSE - ALLEMAGNE - POLOGNE

11 au 19 juin 2018

2125km

1 Suisse Dresde

2 Dresde Lublin

11 au 14 juin 2018 Le Vaud-Cracovie
2ème départ : 1636 km

Enlèvement des points le vendredi 8 juin et nouveau départ avec Babar le 11 juin pour Frutigen où Guillaume reçoit son diplôme d’accompagnateur en montagne ASGM après 18 mois de formation.
Dès le 12 départ par l’autoroute jusqu’à Cracovie où nous nous installons au soir du 14 dans un superbe camping situé dans les faubourgs.

15 au 17 juin 2018 Cracovie (Pologne)
Beau et chaud, 23 à 28 °C.
Nous sommes installés en bordure du parking en  « dur » pour ne pas endommager le gazon détrempé en cas d’orage. En fait c’est du « dur-mou » puisque nos pneus et notre cale de niveau s’enfoncent dans l’asphalte à plasticité permanente ! Le camping est magnifique, avec beaucoup de verdure et de grands arbres, des sanitaires impeccables, machines à laver le linge, le wifi et des gérants affables. Un arrêt de bus, pour le centre-ville en 20 minutes et un beau supermarché.

CAMPING CLEPARDIA
GPS : N50.094639° / E19.940930°
www.clepardia.com.pl
clepardia@gmail.com
ouvert du 15.04 au 15.10

Nous partons pour découvrir cette ville exceptionnelle. Cracovie a été fondée au 7ème siècle par le roi Krak, chef de la tribu des Vislanes, dont le nom est inspiré de la Vistule, fleuve qui baigne la cité. La première mention de la ville date de 965, au moment de son rattachement à la Pologne. Elle fut le premier foyer de christianisme dans le pays et devint un évêché au début du 11ème siècle. Elle devint, au milieu du même siècle, capitale de la Pologne, et après avoir subi 3 invasions des Tatares, dont l’une détruisit la majorité de la cité construite en bois, elle fut reconstruite en briques et pierres, sur un plan en damier, à la fin du 11ème siècle. Le Wawel, colline qui borde la ville et surplombe la Vistule, fut fortifiée et devint le siège du pouvoir. Sous le règne de Casimir le Grand, au milieu du 14ème siècle, la ville connut un fort développement et déborda de ses murs. Le roi fonda son université en 1364. L’arrivée d’une nouvelle dynastie, à l’aube du 15ème siècle, les Jagellon, Grands Ducs de Lituanie, entraîna la conversion au catholicisme et l’apogée du développement commercial, culturel et scientifique de Cracovie qui devint un centre de dimension européenne. Cette prospérité fut cassée en 1609 lorsque le roi Sigismond III décida de transférer la capitale à Varsovie. La ville fut ensuite annexée par les Autrichiens en 1794 avant de devenir centre d’une république libre de 1815 à 1846, puis réintégrée dans l’empire austro-hongrois, tout en jouissant d’une grande liberté politique et culturelle qui permit la naissance de l’Art nouveau polonais. C’est en 1918 qu’elle redevint polonaise. Siège du gouvernement allemand de la Pologne elle fut pillée mais pas détruite au cours de la deuxième guerre mondiale.
Le bus nous dépose à proximité d’un petit marché dans le quartier du 19ème siècle qui borde la vieille ville au Nord. C’est l’occasion de suivre les voies de tram qui parcourent une rue bordée de beaux bâtiments d’époque à trois ou quatre étages.

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Certains sont restaurés, d’autres décrépis avec des moulures ou pierres de tailles érodées. Mais les structures des bâtiments sont essentiellement en briques recouvertes de parements qui imitent la pierre. En pénétrant dans la vieille-ville nous découvrons son plan en damiers de rues étroites et ses nombreux bâtiments historiques. Le centre de la cité est la place du Rynek (marché), carré de 200 mètres de côté, bordé de maison construite au 14ème et 15ème siècle dont la majorité a été rénovée en style néoclassique. Au milieu de la place, la halle au drap est un long bâtiment à arcades reconstruit, après un incendie en 1555 dans le style renaissance. Les draps ont été remplacés par les boutiques de souvenirs touristiques.

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Au nord-est de la place, l’église Notre-Dame trahit le plan en damier qu’elle précéda. Reconstruite dans le style gothique entre 1355 et 1408, elle démontre l’opulence de la bourgeoisie qui finança sa construction.

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Son intérieur à la croisée de voûtes étoilées est richement décoré de figures et objets dorés. Ses deux tours asymétriques (81 et 69 m) serait l’œuvre de 2 frères architectes en compétition dont l’un assassinat l’autre avant la fin des travaux. Comme dans toutes les églises de la ville, on retrouve un autel dédié au pape Jean-Paul II, évêque puis archevêque de la ville avant de devenir pape.

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Notons que Karol Wojtyla a suivi son séminaire de manière secrète, puisque les occupants allemands avaient interdit la formation de nouveaux prêtres et démantelé le rectorat et le professorat de l’université de Cracovie.
Si le choix de la ville, dès septembre 1939 par les allemands, comme siège de leur gouvernement d’occupation a évité des destructions massives, il n’a pas épargné sa population. Le quartier de Kazimierz, ceint d’une muraille, fut fondé en 1335 par le Roi Casimir le Vieux qui octroyait de larges privilèges à la communauté juive. Après un pogrom en 1494, le quartier se développa pour accueillir l’ensemble des juifs de la cité et, dans le courant du 16ème siècle, de nombreux autres, originaires de pays qui les persécutaient. Au début du 20ème siècle, Kazmierz, devenu une des quartiers de Cracovie dont il représentait le quart de la population, était un centre européen de la culture juive regroupant 65'000 habitants. En 1940, trois-quarts d’entre eux furent déporté dans des camps de travail plus à l’Est. Au début mars 1943 l’occupant décida de d’établir les juifs restant dans un nouveau quartier situé de l’autre côté de la Vistule, Podgorze. Les 18'000 habitants furent installés sur une surface urbaine d’approximative ment 20 hectares, ceinte d’un mur pour restreindre leurs déplacements. Plus de 6'000 juifs raflés dans les villages voisins s’y ajoutèrent en 1943 et le camp de concentration de Plaszow fut construit de manière adjacente au ghetto. Et c’est dans la tragédie programmée et planifiée de ces milliers de destins qu’apparu en 1942-43 une petite lumière : la Deutsche Emailwarenfabrik de Oskar Schindler, membre du parti nazi et industriel opportuniste, à la recherche d’une main-d’œuvre bon marché qu’il finit par prendre en pitié. C’est en jouant, de manière risquée et habile, au parfait serviteur du projet nazi, qu’il réussit à sauver 1'200 juifs. Le musée Schindler, réalisé dans la partie conservée de l’usine, dépasse cette histoire exceptionnelle pour présenter, dans une remarquable et vivante exposition, le destin de la Pologne pendant la deuxième guerre mondiale.

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La découverte du bureau d’Oscar Schindler, dans lequel un mémorial, en forme de silo transparent d’étampes de casseroles, mentionne la liste des juifs sauvés est un moment émouvant de la visite.
Le 17 mai nous partons dans une excursion, proposée depuis le camping, pour la mine de sel Wieliczka, située à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Cracovie. Cette mine, exploitée depuis le milieu du 13ème siècle, a été très longtemps une importante ressource financière du royaume de Pologne.

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Elle comprend plus de 300 kilomètres de galerie, et 26 puits d’accès, taillés par les mineurs au fil des siècles, dont nous visitons moins de 1%. La visite commence par une descente, par un escalier en bois de 54 volées de 7 marches, à 64 m de profondeur. C’est le premier des neuf étages de galeries dont le plus profond est à plus de 300 mètres. Notre parcours traverse de nombreuse grandes salles avec des travaux de soutènement des voutes en bois impressionnant. Les machineries d’élévation des blocs de sel, avec entraînement humain ou avec des chevaux ont été soigneusement reconstituées.

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Les blocs étaient, au 15ème siècle, en réalité taillés en forme de barils d’une centaine de litre de volume, permettant de les rouler dans les galeries avant l’apparition de wagonnets. La valeur d’un seul de ces blocs permettait à l’époque d’acheter un petit village. Les mineurs taillait également de nombreuses chapelles consacrées à des saints et où ils se recueillaient.

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Le point d’orgue de la visite est la chapelle St-Kinga, on devrait plutôt dire la cathédrale car elle est longue de 54 mètres pour une largeur de plus de 25 mètres. Sa nef culmine à plus de 20 mètres de hauteur et supporte un immense lustre de cristal de sel. De nombreux bas-reliefs ornent ses parois dont certains réalisés par des artistes mineurs envoyés en formation à l’étranger.

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La dernière œuvre est une statue de Jean-Paul II dont la venue dans la mine a été empêchée par la maladie.

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Notre guide parle un excellent français et elle nous fait découvrir une partie de l’histoire et des richesses de ce lieu dans un groupe d’une vingtaine de personnes.

18-19 juin 2018 Cracovie - Zamosc
Après les opérations logistiques et le plein dans une station proche nous quittons Cracovie vers 10 heures en direction du nord-est et de la ville historique de Zamosc. La route est assez bonne, mais par tronçons fortement creusée par les roues de camion dont les sillons crochent sous les roues de Babar qui progresse par moment en danseuse. Nous traversons des villages étendus au long de la chaussée et qui se consacrent principalement aux cultures maraîchères sur des parcelles plutôt petites. Ce n’est qu’après une soixantaine de kilomètres que commence les parcelles de grands domaines mécanisés issus des anciennes fermes d’Etat. Nous apercevons parfois les bâtiments délabrés de ces anciens grands établissements. Le temps a tourné au beau et tout va pour le mieux, nous roulons entre 70 et 75 km/h.

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Tout à coup les déhanchements de Babar sur les sillons des camions deviennent plus forts et un coup d’œil dans le rétroviseur me confirme que ma roue arrière gauche est en train de se desserrer ! Freinage rapide dès que je suis sorti de virage et arrêt en partie sur le bas-côté étroit. Confirmation de l’impression, les écrous partent en promenade vers l’extrémité des goujons et la jante en tressaille de joie… Pour nous c’est la déconvenue de retrouver une scène déjà vécue sur l’autoroute en Slovénie en 2013. Le balisage de sécurité est la première opération à effectuer avant que je puisse réaliser un resserage provisoire pour gagner un emplacement moins exposé au trafic. C’est un arrêt de bus, quelques centaines de mètres plus loin, qui fera l’affaire. Baliser, criquer pour décoller la roue de quelques millimètres, puis régler pour réduire le balourd au minimum.

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Sylviane est l’assistante qui note au feutre, sur la jante, les points hauts et les points bas. Le réglage terminé il faut caler la jante sur les nervures de centrage de l’essieu avec de la bande métallique puis rebloquer les écrous. En moins de 2 heures la réparation provisoire est faite et nous pouvons poursuivre notre route à travers la campagne polonaise vers Zamosc.
Comme Pyriapolis que nous avons visité en Uruguay, Zamosc est la ville d’un seul homme, Jan Zamoyski (1542-1605). Celui-ci fonda la ville en 1680, avec l’aide de l’architecte vénitien Bernardo Morando, selon les critères architecturaux de la Renaissance. La ville, complètement entourée d’une fortification à la Vauban mesure environ 800 mètres sur 400. Le centre qui entoure la place du marché est construit selon un plan en damier, tandis qu’à l’Ouest s’élève le quartier spirituel et académique et le palais des Zamoyski. Défenseurs des frontières de l’Est du royaume de Pologne ils devinrent une puissante dynastie d’hommes politiques et militaires proches du Roi. Bien qu’ayant subi plusieurs invasion au fil des siècles, la cité a été préservée et conserve une majorité de bâtiment du 17ème siècle. Arrivés en fin d’après-midi, nous nous installons sur le parking du Zoo que la ville a créé au milieu du 20ème siècle. Sur une surface d’une quinzaine d’hectare, à 800 mètres au-delà des fortifications historiques, les animaux indigènes et exotiques attirent de nombreux visiteurs. Après une nuit calme,c’est par la visite du zoo que nous commençons notre journée de visite, avant de partir en direction du centre-ville.

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Nous franchissons le fossé et les tertres et murailles de briques par un pont en bois qui débouche près de la Cathédrale, construite dans la dernière décennie du 16ème siècle par Morando. L’édifice est remarquable par la pureté de ses lignes et par la sobriété de ses parois, voûtes et piliers peints en blancs en ne laissant ressortir que le gris des pierres de taille.

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Cette austérité met en évidence les aménagements colorés et dorés des chapelles. Nous nous enfonçons ensuite sous les voûtes de la rue conduisant à la grande et homogène place du marché, bordée par l’imposant hôtel de ville.

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C’est sur une terrasse de cette place que nous terminerons notre journée en regardant sur le grand écran la défaite, au Mondial, de la Pologne contre le Sénégal, ambiance cassée !

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UKRAINE du 20 au 27 juin 2018

1010km

UKRAINE


20 juin 2018 Zamosc (Pologne) - Pisoiene(Ukraine)
Ensoleillé, déjà 19°C à 0600, 25 à 28°C dans l’après-midi.
C’est de bon matin que nous nous mettons en route, la chaleur nous ayant réveillés. A 6 h 15, Babar lance ses premiers tours de roue en direction de Lublin, situé 120 km au nord de Zamosc, où il y a un garage MAN. Nous souhaitons faire le point sur notre problème de roue avant de rentrer en Ukraine. La route principale qui nous conduit au nord est excellente et en deux heures nous atteignons le garage en banlieue de Lublin alors qu’il fait déjà 23°C.
J’explique le problème au réceptionniste de l’atelier qui cherche les pièces dans le système informatique MAN. Les goujons sont en stock au garage, mais le bâtis de moyeu n’est en stock qu’à l’usine en Allemagne et il faut deux jours pour le faire venir. Je demande si une réparation de ma pièce est possible (soudure et tournage des nervures), et il me répond par la négative. Nous sommes aux confins d’une région du monde qui s’appelle l’Europe occidentale et dans laquelle on ne répare plus comme dans le reste du monde, mais on démonte et on remplace par une pièce neuve. Heureusement que les africains, sud-américains ou asiatiques ont su conserver mieux que nous le génie de la « mécanique débrouille » qui permet à leurs véhicules de fonctionner plus longtemps que les nôtres et à moindre coûts !
Après avoir achetés les goujons, nous repartons de Lublin plein Est, en direction de la frontière ukrainienne. La route est très bonne, mais fortement fréquentée par les camions.
Arrivés dans les dernières minutes avant la frontière nous remontons prudemment une file de 6 kilomètres de camions qui attendent pour passer la douane. En quarante minutes la sortie de Pologne est faite et nous nous encolonnons avec voitures et bus pour entrer en Ukraine. Un jeune soldat laisse entrer les véhicules par groupes de 3 ou 4. Il veut absolument me faire passer sur une balance limitée à 10 tonnes. Après avoir résisté un peu je m’exécute en essayant de ne pas crever mes pneus sur les rails qui bordent le plateau, heureusement la manœuvre, guidée par la naviguatrice réussit sans dommage. Le contrôle du véhicule par les policiers, visite générale rapide, ainsi que les formalités de passeport sont rapidement effectuées. Survint un jeune douanier par le Babar alléché qui, après avoir vu notre logis, nous tint à peu près ce langage : « Il manque le certificat pour ce véhicule… il faut retourner le chercher en Pologne. » Après ¾ d’heure d’attente et de palabre, ce qui agaçait les policiers parfaitement corrects, notre homme, n’ayant pu me montrer un modèle ou décrire le contenu, renonce à son certificat libellé certainement en dollars et nous rend nos passeports. Nous pouvons nous élancer sur les routes d’Ukraine, vaste pays de plus de 603'000 km2, soit 15 fois la Suisse, pour 42 millions d’habitants. Le pays est resté, après avoir été le grenier à blé de la Russie, un très grand producteur de céréales et d’oléagineux. Le conflit qui oppose, à l’Est du pays, le gouvernement à des indépendantistes soutenus par la Russie, ne concerne que moins d’un dixième de la superficie du pays. Les combats escarmouches se poursuivent, mais à plus de 600 kilomètres de Kiev et nous n’en sentiront aucun effet dans le Nord-Ouest du pays.
La nationale sur laquelle nous nous élançons après la frontière après la frontière est de belle qualité sous réserve des sillons creusé par l’intense trafic poids lourds, sillons qui nécessitent de stabiliser continuellement Babar. Notre itinéraire traverse de grandes forêts et côtoie de petits villages. Là nous découvrons un autre monde, celui de nos villages campagnards des années 30. La traction majoritaire est hippomobile, et les travaux de fenaisons sont effectués souvent manuellement. C’est dans l’un de ces bourgs, Pisoiéné, que nous nous arrêtons, 90 kilomètres après la frontière, pour la nuit.

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21 juin 2018 Pisoiéne (Ukraine) - Copovyéi
Pisoiéne est un village purement agricole, légèrement à l’écart de la nationale, qui doit compter deux à trois cents habitants. La majorité des maisons sont en bois, entourées d’un grand jardin et d’un plantage. Elles sont clôturées de barrières en bois et leurs encadrements de fenêtres sont décorés de cadres en bois sculptés et colorés qui fait le charme des maisons slaves. Quelques propriétés ont des maisons en durs ou en bois de conception plus modernes. L’école est par contre entièrement rénovée et entourée de beaux arbres et de la traditionnelle barrière en bois.

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Nous avons garé Babar en face d’un petit magasin, sous de grands arbres, car nous devenons, avec les températures ambiantes, des chasseurs d’ombre.

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Toute la soirée les attelages de chars à pneus rentrant les récoltes ont passé sur le chemin. Après une nuit des plus paisibles, nous reprenons la route vers 8 h 30 en direction de Kiev.

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Les grandes forêts que nous traversons sont principalement plantées de grands pins et de bouleaux car le fond du sol est sablonneux. Nous croisons de nombreux camions, généralement d’anciens Kamaz, qui charrient du bois et nous ravissons toujours des belles petites maisons typiques que nous apercevons et de leurs riches potagers.

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Après être sorti de la grande route nous faisons des courses dans le supermarché d’une ville de quelques milliers d’habitants. Le magasin est bien approvisionné et nous trouvons produits habituels et spécialités du pays. Des petits immeubles gris à deux ou trois étages, de l’époque soviétique, constituent le centre du bourg. Une architecture plus monumentale est réservée pour le conservatoire ou la mairie.

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De retour sur la route principale, nous ne tardons pas à découvrir un domaine de culture de petits fruits de plusieurs dizaines d’hectares où la cueillette des cassis, par une cinquantaine de personnes, va bon train.

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En arrière-plan du domaine, une grosse centrale nucléaire nous rappelle que nous sommes dans le pays de Tchernobyl.

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La route nous permet de découvrir une structure parcellaire particulière : des petites parcelles de deux ou trois mille mètres carrés entourent généralement les villages, exploitées sans doute par de petits paysans qui font également les foins sur les bords de route, alternent avec des grandes parcelles de cultures sarclées de plusieurs dizaine d’hectares, sans doute en main de société ou de grands propriétaires.

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Nous apprendrons, à Kiev, que le gouvernement n’a pas encore redistribué définitivement les terres depuis la période communiste.
En fin de journée nous cherchons vainement un emplacement de bivouac au près d’un monastère, abondamment signalé, qui se trouve à environ 15 kilomètres de la route principale.

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Mais l’édifice est moderne et le lieu sans charme et nous trouvons finalement un emplacement en bordure du petit parc d’une localité voisine de 2 ou 3 mille habitants. Au centre du parc est situé le monument aux morts de la guerre 1941-1945 avec un tank T-34 qui sur plombe des plaques sur lesquels sont gravés 300 noms de soldats et officiers morts au combat.

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22 - 26 juin 2018 Copovyéi - Kiev
Peu après 8 h nous reprenons la route de Kiev à travers la très productive campagne ukrainienne et ses grandes forêts.

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Les cueilleurs de baies sauvages, myrtilles et framboises sont nombreux à proposer le fruit de leur récolte sur le bord de la route et nous nous régalerons de myrtilles.

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Il n’y a pas de camping à Kiev, mais il est possible de camper sur la propriété d’un hôtel dans le quartier périphérique de Chaïki, situé au sud-ouest, à une quinzaine de kilomètres du centre. Prise électrique et raccordement d’eau sont disponibles, de même que des douches dans l’hôtel, et suprême bonheur pour la naviguatrice… une machine à laver impeccable.

KIEV CHAYKA CAMPSITE
Aviakonstruktora Antonov St,4/1 Chaiky,
Kyivska oblast, 08130
GPS N50.436767°/E30.305267
Portable : +38 050 936 96 80
contact@ukraine-kiev-tour.com

Notre première étape dans le quartier a cependant été une visite chez l’importateur MAN, situé par chance à un kilomètre de l’hôtel. Nous sommes accueillis comme des princes par une secrétaire qui parle un excellent allemand et deux jeunes ingénieurs trentenaires sympathiques : le responsable service après-vente et le responsable de garantie pour MAN Ukraine. Je reçois stylo et polo MAN tandis qu’on m’offre un café en m’expliquant qu’il n’y a pas d’atelier ici et qu’il faut aller chez l’un des agents, le groupe Avanti, avec qui contact téléphonique est pris. Après une petite visite de Babar nous quittons cette agréable équipe.
L’après-midi nous partons en reconnaissance pour trouver le garage, expliquer les travaux et prendre rendez-vous pour le lundi matin. Là encore nous sommes reçus par des gens sympathique et une secrétaire est appelée pour faire la traduction en anglais. La conduite à Kiev demande concentration, en particulier sur des semis autoroutes à 6 pistes avec présélections et points de rebroussement… Nous regagnons ensuite Chaïki pour vaquer aux opérations logistiques en l’attente du match du Mundial du soir : Suisse-Serbie que nous sommes invités à aller regarder à l’ambassade de Suisse. Nous avons contacté Guillaume, un ami venu, avec son père, faire la boucherie à Le Vaud il y a une quinzaine d’année et qui est notre ambassadeur en Ukraine.
Par le loueur de la place de camping, qui est aussi guide touristique, nous sommes invités à utiliser Uber pour nos déplacements en villes, et il aide Sylviane à charger le logiciel sur son portable. Je me suis longtemps demandé comment ce groupe avait réussi à faire des milliards de chiffres d’affaire avec un service de réservation similaire à celui des taxis, et là … je sors de mon village de brousse et je découvre un système complet de gestion de trafic. Pour les naïfs comme moi quelques explications : après avoir chargé le logiciel vous bénéficiez d’une carte de navigation sur laquelle vous indiquez votre position de départ et votre destination, Uber trace le parcours, calcul le temps de trajet probable, indique dans combien de minutes une voiture sera à votre position et indique le prix de la course. Vous confirmez votre commande et ensuite le système vous affiche sur la carte la progression du véhicule qui vient vous prendre, il vous indique l’immatriculation, la couleur et la marque de la voiture… une performance ébahissante pour le rustre que je suis. Nous utiliserons donc ce moyen de transport pour « aller au match », qui est l’occasion de rencontrer brièvement une douzaine de collaborateurs de l’ambassade et de savourer la victoire de la Suisse.

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Samedi 23, le temps est maussade avec quelques gouttes, mais les lessives battent leur plein. En fin de journée, après avoir traversé le centre et le Maïdan sous la bruine, nous retrouvons Guillaume pour un apéritif et la soirée dans un excellent resto géorgien. C’est le dimanche 24 que nous nous lançons réellement dans l’exploration du centre de la ville.
Kiev est une métropole de 3 millions d’habitants avec un riche passé historique. C’est, même si cela ne plaît pas à tout le monde, « la Mère de toute les Russies ». La première dynastie des tsars russes, les Rurik, est issue d’une famille Viking qui conquit, au 9ème siècle, les terres slaves de Novgorod et de Kiev, dont ils devinrent princes. Ils choisirent la dernière, fondée au 5ème siècle déjà, comme capitale au début du 10ème siècle et leur royaume devint la Rus de Kiev. En 988, le prince Vladimir de Kiev épousa la soeur des empereurs de Byzance et choisit la religion chrétienne orthodoxe pour son royaume, il organisa des baptêmes de masse de ses sujets païens. Le fleuve Dniepr, au bord duquel la ville est implantée, est à la base de cette convergence entre viking et slaves. Les tribus nordiques avaient développé, grâce à leurs bateaux légers et performants, cette voie de commerce avec les peuples de la mer Egée, dès les premiers siècles de notre ère. Ainsi ces vaillants guerriers constituaient la garde de l’empereur byzantin dès l’apparition de l’empire romain d’Orient. La Rus de Kiev était un puissant royaume au 11ème siècle, sous Yaroslav le Sage, qui construisit la Cathédrale Sainte Sophie de Kiev selon les plans de son modèle byzantin. Autre marque de cette puissance, sa fille Anne princesse de Kiev, épousa Henri Ier, Roi de France. Les divisions entre princes et les invasions des tribus de l’Est : Tatars et Mongoles vont ensuite affaiblir la Rus de Kiev qui sera occupée par la Pologne et la Lituanie du 14ème au 18ème siècle. Les élites se rallient aux nouveaux souverains tandis que les paysans des steppes épris de libertés et d’indépendance fondent les clans cosaques dans la région du Bas-Dniepr. A partir de la fin du 17ème siècle l’Ukraine est divisée en deux : à l’Est les régions cosaques sous contrôle russe, à l’Ouest les régions intégrées dans le Royaume de Pologne. Sous l’impulsion de la tsarine Catherine II, les régions de l’Est appelée « Nouvelle Russie » connaissent un fort développement qui se poursuivra au 19ème siècle sous forme industrielle. C’est dans cette partie du futur pays que naissent, dans la deuxième moitié du 19ème siècle, des mouvements visant l’indépendance, fortement réprimés par le pouvoir russe, ce qui rapprochera une partie d’entre eux de la révolution marxiste. La guerre de 14-18 exacerbe les divisions du pays puisque la partie Ouest sous régime polonais soutien l’Allemagne tandis que la partie est sous domination russe la combat. Les ukrainiens doivent donc se battre entre eux ! les divisions entre bolchéviques et socialiste ajoutent une cause d’affrontements fratricides. Les bolchéviques l’emportent mais les promesses d’autonomie venue de Moscou son rapidement oubliées et les années 20 marquent l’éradication de toute opposition et la collectivisation des terres imposée par Staline en 1930 est accompagnée de la déportation des koulaks. Ces paysans performants étaient l’épine dorsale de l’immense production agricole du pays et la production chute drastiquement. Trouvant ce prétexte, Staline décide de la confiscation des récoltes et semences qui conduira à la terrible famine dans les années 1932-1933, l’Holodomor, qui fera entre 3 et 5 millions de morts. A noter que pendant les deux mêmes années, l’URSS avait exporté 3,3 millions de tonnes de céréales ! Il n’est pas difficile d’imaginer qu’un certain nombre d’ukrainiens ont vu l’invasion allemande de 1941 comme une libération et ont collaboré avec le nouveau pouvoir. La défaite des nazis impliquera plus de 500'000 déportations d’ukrainiens vers les goulags auxquels il faut ajouter 250'000 tatars de Crimée auxquels il est collectivement reproché leur passivité face aux allemands. Ils seront déportés en deux jours, les 18 et 19 mai 1944, vers le Nord du Kazakhstan et la Sibérie, un tiers périra en cours de route. Après ces siècles de divisions, le délitement de l’URSS, en 1991, a conduit à la constitution de l’Ukraine moderne avec une population qui comprend environ 77% de langue ukrainienne, 20% de russophone et des petites minorités linguistiques. Les divisions du pays sont donc historiques et permanentes et la moindre étincelle interne ou externe peut dégénérer en affrontement. Les premiers dirigeants, après l’indépendance du pays, sont d’anciens cadres communistes qui mettent en place des proches et privatisent les biens de l’Etat en favorisant des oligarques selon un modèle connu. Dès le début des années 2000 commencent une décennie d’affrontement entre pro-russe et partisans d’une politique d’éloignement de Moscou et de rapprochement de l’Europe. En novembre 2013, le président pro-russe Ianoukovitch décide d’arrêter unilatéralement les négociations sur l’accord d’association avec l’Union Européenne déclenchant les manifestations de la célèbre place du Maïdan, au cœur de Kiev. Les répressions et la corruption du gouvernement et des forces de l’ordre conduisent à des manifestations dans tout le pays, les 18 et 19 février c’est la guerre civile sur la place du Maïdan et ses environs. La police ouvre le feu et tue 107 manifestants. Deux jours plus tard 100'000 personnes se réunissent sur la place pour rendre hommage aux héros tombés sous les balles et quelques jours plus tard le parlement destitue le président pro-russe qui se réfugiera à Moscou. En 2014 les affrontements du Donbass, région orientale de l’Ukraine à majorité russophone, et l’occupation de la Crimée par la Russie, déclenchent le conflit par lequel ce pays entend marquer les limites de l’extension de l’influence des pays occidentaux.
Revenons à la découverte de cette à l’histoire si intense. L’avenue Khreschatyk, (1,5 km) est l’artère prestigieuse du centre de Kiev, ses huit pistes sont fermées à la circulation le week-end, de manière à permettre au kiévien de déambuler calmement. Elle est bordée de larges trottoirs arborisés qui longent d’immenses bâtiments d’architecture stalinienne.

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Ceux-ci rivalisent entre eux pour savoir qui a les plus belles corniches, les plus beaux balcons ou les plus belles colonnades ou tourelles. La mairie est l’un de ces bâtiments alors que les étages inférieurs des autres sont occupés par des enseignes prestigieuses. Le Tsum, équivalent du Gum de Moscou, est un grand magasin de luxe qui étale ses produits sur 5 vastes étages coiffés d’un étage de bons restaurants et boutiques gastro et d’un étage consacré à une galerie d’art avec une vaste terrasse qui permet d’admirer la ville.

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L’avenue débouche sur la place du Maïdan, bordée de bâtiments staliniens de même type. Rectangle aux extrémités semi-circulaires, de plus de 400 mètres pour une largeur de 150, la place est animée par de nombreuses fontaines et dominée par la colonne de l’Indépendance (61m), érigée en 2001 pour le 10ème anniversaire de l’émancipation du pays. A son sommet trône la statue dorée de la déesse païenne Berehinia-Oranta protectrice de la maison et de la famille. A l’autre extrémité de la place, comme pour répondre à l’idole païenne et illustrer les antagonismes ukrainiens, est érigée une statue de l’archange Michel, glaive et bouclier à la main. De beaux massifs floraux égaient cette place chère au cœur des kiéviens qui comprend des espaces commerciaux en sous-sol.

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En gravissant l’extrémité est de la place pour s’approcher du quartier résidentiel et gouvernemental de Lypky on découvre de nombreuses plaques qui rappellent les endroits où sont tombés les martyrs de la révolution du Maïdan qui a ramené une situation plus démocratique.

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Nous dépassons ensuite le bâtiment du parlement pour déboucher sur un vaste parc qui surplombe le Dniepr, une centaine de mètre plus bas. Les parcs sont une richesse de cette ville qui a en son cœur d’immenses espaces-verts arborisés et fleuris. On peut ainsi suivre, sur plus de deux kilomètres en direction du sud-est, le promontoire qui borde le fleuve. On y découvre le monument aux morts de la guerre 41-45 et, un peu plus loin en forme de grande bougie d’une trentaine de mètres de hauteur, le monument de l’Holodomor pour commémorer les millions de victimes de cette grande famine imposée par Staline.

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On entre, un peu plus au sud, dans le parc Vichnoy Slavi qui entoure le superbe monastère de la Laure de Petchersk, qui est une des lieux saints de toute l’Orthodoxie. Le titre "Laure" signifie monastère principal et n’a été attribué par le patriarcat orthodoxe qu’à une douzaine de monastères. Petchersk l’a reçu au 12ème siècle déjà, car c’est ici, juste après la conversion de Rus de Kiev que deux moines, Antoine et Théodose fonde le monastère dans des grottes. La laure couvre une surface de 24 hectares, étagés au fil de la colline sur deux plans représentant chacun la moitié de la surface. La laure haute que nous visitons est entourée d’un mur de 8 mètres d’épaisseur et de bâtiment conventuels. Ses clochers sont coiffés de nombreux toits dorés en forme d’oignons… et il y a de quoi faire une grande tarte. Les fresques murales peintes qui décorent les façades et les murs intérieurs sont magnifiques. La laure comprend plus d’une demi-douzaine d’églises en surface ou souterraine. La principale, l’église de la Dormition a été détruite en 1941 et reconstruite, un clocher séparé, construit entre 1731 et 1745, est érigé à proximité et domine l’ensemble su site. La laure basse, que nous n’avons pas visitée, comprend les grottes utilisées par les fondateurs où sont conservés naturellement dans un état momifiés les corps de plus de 70 moines. Ces grottes et leurs églises souterraines sont un haut lieu de pèlerinage pour les chrétiens orthodoxes.

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En poursuivant dans ces vastes parcs, qui dominent les nouveaux quartiers qui explosent de l’autre côté du Dniepr, on aboutit au musée de la guerre, doté de statues monumentales de style soviétiques et dominé par la colonne de la Mère Patrie (62m). Le socle de la statue offre un remarquable point de vue panoramique.
Le 25, nous nous consacrons aux réparations de Babar, parfaitement effectuées en huit heures, pour un prix raisonnable de 300 euros, par des mécaniciens qui savent réparer une pièce plutôt que la changer !
Le garage Man du groupe Avanti de Kiev est vraiment à recommander.
Vielika Kil'tsieva vulitsia
N50.43334° / E30.35763°

Nous décidons de prolonger notre séjour le 26 pour une nouvelle visite en ville sous un temps plus clément que le samedi.

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Après un repas dans un resto typique ukrainien, nous nous dirigeons, dans le quartier, aux beaux bâtiments de la fin du 19ème siècle, qui surplombe le Maïdan à l’Ouest, vers la cathédrale Sainte-Sophie. Placée sous le patronage de l’UNESCO, elle fut fondée en 1037 par le prince Yaroslav le Sage et remaniée à plusieurs reprises. Elle a été construite sur le modèle de Sainte-Sophie de Byzance puisque cette ville était le berceau des évangélistes qui conduisirent le prince de Kiev à la conversion de son peuple. Elle a été longtemps le centre religieux et politique de la Rous de Kiev et la première bibliothèque de l’Europe de l’Est fut fondée en son sein. Malheureusement nous trouvons la porte du mur d’enceinte close, avec des groupes de touristes, malgré l’horaire affiché. Nous nous contenterons d’admirer de loin les dômes verts à pointe dorée de ce modèle de l’art baroque.

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Nous traversons la grande place, entourée de superbes bâtiments du 19ème, siècle qui est devant l’enceinte de Sainte-Sophie, non sans admirer la statue équestre de Bogdan Khmelnitsky.

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Cet hetman cosaque, héros national, conduisit la révolte de 1648 pour obtenir l’indépendance du pays sous domination polonaise. Nous allons vers la cathédrale Saint-Michel, patron des Anges, fondée en 1108 sur les hauteurs qui domine le Dniepr. Ses nombreuses coupoles dorées, visible de loin sur la rive est du fleuve, encourageaient les défenseurs de la Rous de Kiev à combattre les envahisseurs venus d’orient. Comme de nombreuses autres églises elle fut détruite par les communistes dans les années 1930, sa reconstruction selon les plans originaux s’est achevée en 2001. Elle resplendit au travers de ses coupoles et stucs de façades dorés et de superbes peintures murales.

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Depuis là, après avoir passé devant le monumental ministère des Affaires Etrangères, nous marchons sur les pavés de la descente Saint-André, la rue des artistes de capitale ukrainienne qui descend vers le vieux quartier du Podil. L’église qui a donné son nom à la rampe est en rénovation mais nous pouvons accéder à l’esplanade panoramique qui l’entoure.

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Au bas des pavés, le quartier artisan et commerçant s’est développé autour du port sur le Dniepr. Il est toujours très vivant et exubérant. Il est constitué de nombreuses maisons du 19ème siècle avec de belles cours intérieures. Il compte la plus vieille université du pays et est apprécié des étudiants.

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La ville de Kiev est d’une richesse historique et culturelle remarquable et est très agréable à visiter. Elle mérite d’y passer un très long week-end pour découvrir tout ce que nous n’avons pas vu. Mais nous ne devons pas oublier l’objectif de ce voyage : l’Asie centrale.

27 juin 2018 Kiev - Glukhiv
Nous démarrons vers 9 h 15 pour contourner la métropole ukrainienne par le Nord-Ouest avant de traverser le Dniepr sur le barrage qui constitue un long lac au Nord de Kiev. C’est entre celui-ci et le fleuve Desna que nous progressons vers le nord-est.

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A l’extrémité de ce lac, près de la frontière de la Biélorussie à 120 km de la capitale, se trouve le site tristement célèbre de Tchernobyl. Cette catastrophe nucléaire, la première de l’histoire de cette industrie, a créé, outre les dramatiques conséquences humaines et matérielles, un traumatisme dans le pays qui était encore l’une des républiques socialistes soviétiques. Dans la nuit du 25 au 26 avril 1986, les techniciens de la centrale font des essais en méprisant les procédures de sécurité et déclenchent un énorme incendie. Lorsque celui-ci est maîtrisé on s’aperçoit que le cœur du réacteur est fissuré, libérant des tonnes de matières radioactives dans l’atmosphère et contaminant durablement plusieurs centaine de kilomètres carrés de territoires environnants. Le bilan humain est très lourd, une dizaine de millier de morts, en particulier parmi les « liquidateurs » chargés de maîtriser le réacteur en fusion, ainsi que 25'000 personnes gravement atteintes dans leur santé. La politique d’information soviétique empêche une annonce transparente de la catastrophe qui sera détectée par les suédois trois jours après les événements ! Le président Gorbatchev décrète enfin une zone d’exclusion de 30 kilomètres une dizaine de jours après les faits. La Biélorussie, située à quelques kilomètres du site, et « sous le vent » au moment des faits, subit elle aussi de graves et durables conséquences humaines, économiques et sociales.

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Après avoir traversé plusieurs villages et de grandes forêts de pins, nous côtoyons une base militaire ukrainienne qui fait dévier la route sur son pourtour. L’état de vétusté des bâtiments et installations est inquiétant pour une armée qui doit affronter un conflit 600 kilomètres plus à l’Est. Peu après nous obliquons vers le nord-est pour rejoindre la grande route nationale qui relie Kiev à Koursk. Les grandes surfaces cultivées deviennent majoritaires tandis que des petites parcelles proches des villages et les bords de route sont exploités par des familles paysannes. Faits inquiétants, déjà constatés en Argentine, les rideaux d’arbres coupe-vent qui bordent les routes, et protègent les terres cultivées de l’érosion sont parfois rasés pour gagner des surfaces labourables !

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En fin d’après-midi, nous quittons la route principale de quelques kilomètres pour nous arrêter au bord d’un petit lac, qui offre des plages fréquentées près de la bourgade de Glukhiv. Nous sommes à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe.

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