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MISE A JOUR 26.06.18

15 avril au 29 avril 2018

Allemagne, Tchéquie, Slovaquie et retour en Suisse
par la Pologne pour raison de santé.


3'512km
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15 au 17 avril 2018 Le Vaud - Jenisov (CZ)
Beau et assez chaud, temps printanier (13 à 20 °C) avec nuit fraîches (1 à 8 °C).
Le démarrage a lieu le dimanche 15. Le but est de profiter de la journée sans camion pour nous rapprocher de la frontière allemande et être chez Füss.
Nous reprenons ensuite la route, sinueuse en fonction de plusieurs détournements pour travaux et finissons par prendre l’autoroute de Münich. A notre grande surprise, le contournement autoroutier de la ville est fluide aux environs de 18 h !
Le 17, nous remontons sur l’autoroute qui suit, direction Nord-Est, la vallée de l’Isar, le fleuve qui traverse Münich. La vaste plaine crée par le cours d’eau est couverte de cultures sarclées qui occupent de très vastes parcelles. Nous sommes cependant choqués de voir des hectares de panneaux solaires qui couvrent des terres si fertiles ! On comprend pourquoi les allemands ont sabordé le marché européen de l’électricité… et on relativise les alarmes au manque de sols fertiles.

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Après avoir passé l’embouchure de l’Isar dans le Danube nous quittons l’autoroute pour traverser les Böhmerwald qui séparent la Bavière de la Tchéquie. Cette chaîne de montagne vallonnée culmine entre 1'200 et 1'400 mètres et offre de beaux paysages agricoles de montagne, qui ressemblent aux Préalpes, avec des villages soigneusement entretenus entourés de prairies.

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En fin de journée nous entrons en Tchéquie en franchissant un petit col à proximité de Phillipsreut. La douane se résume à un écriteau puisque nous restons dans l’Union Européenne. Le paysage change par contre complètement, nous sommes sur le versant Nord-Est de la montagne et les herbages ont encore les teintes beiges du premier printemps.

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Nous parcourons une quarantaine de kilomètre au long de la montagne avant de nous arrêter pour la nuit, au bord du lac Vodni Lipno, dans un camping où il n’y a rien car la saison n’a pas commencé.

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18 avril 2018 Jenisov (CZ) - Telc
Nous démarrons vers 9 h 30 pour quitter le lac en direction du N-E. La région, aux environs de 800 mètres d’altitude, a l’air de vivre essentiellement du tourisme lacustre. Petit à petit nous perdons de l’altitude dans des vallons qui viennent de plus en plus verts et labourés. Les champs cultivés s’agrandissent et nous côtoyons les bâtiments, souvent vétustes des grandes exploitations collectives de la période communistes. Ils sont désormais utilisés par les paysans nouvellement européens sous des formes d’organisation que nous ignorons. Les parcelles cultivées deviennent de plus en plus grandes, dépassant souvent la vingtaine d’hectares.

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Dans les localités les plus importantes ces bâtiments vétustes sont réaffectés, par volumes, à des petites entreprises. Nous contournons la ville de Ceské Budéjovice, 90'000 habitants, ancien chef-lieu administratif de Bohême du Sud sous le nom de Budweis. C’est dans cette ville qu’est née en 1795 la bière Budweiser, exportée aux Etats-Unis dès 1871 et copiée dès 1876 par American Bud. Les deux marques détiennent la palme du plus vieux conflit commercial du monde, dès 1880 et non tranché à ce jour, qui a vu l’ouverture de plus de 120 procès dont 89 gagnés par les tchèques et 8 fermés en conciliation.
Après le contournement de la ville, dont la visite sera pour un prochain voyage, nous poursuivons en direction de l’Est sur 80 kilomètres avant de stopper pour découvrir un petit bijou, la ville de Telc, 6'000 habitants. La grande place pavée du centre-ville, de style Renaissance homogène, a été classée au patrimoine de l’Unesco dès 1992. Ce privilège n’est pas usurpé, tant cette longue place triangulaire, partant du beau château de même style, a gardé son cachet. Nous nous baladons longuement dans cet écrin historique et ne manquons pas de déguster d’excellente pâtisserie, héritage du passé Austro-Hongrois de cette région.

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Nous reprenons la route sur une vingtaine de kilomètres dans une campagne de grandes cultures où les nombreux tracteurs s’activent, en dégageant des nuages de poussière, à la mise en place des semis sur d’immenses parcelles.

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19 avril 2018 Telc (CZ) - Horna Suda (SK)
Nous poursuivons plein Est, à travers les belles plaines agricoles jusqu’à l’autoroute de contournement de Brno, deuxième ville de Tchéquie. Notre survol des « pays de liaison » continue puisque notre but est l’Asie centrale avec entrée (fixée par le visa) en Ouzbékistan le 18 mai. Nous nous contentons de déguster quelques échantillons des pays traversés tout en essayant de maintenir un rythme de déplacement soutenu.

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Brno, 380'000 habitants, que nous effleurons, est la capitale de la région de Moravie du Sud. La ville est la patrie des tracteurs Zetor, groupe de 3'000 employés avec une capacité de production de plus de 15'000 pièces par an. C’est également là qu’est fabriqué le fameux explosif Semtex utilisé dans plusieurs attentats dont celui de Lockerbie. Autrefois difficilement détectable, il est aujourd’hui doté d’un traceur chimique qui permet de l’identifier.
A la sortie du contournement autoroutier de Brno, nous avons la surprise (des ignares !) de découvrir d’immense « playmobils » d’une quinzaine de mètres de hauteur, les statues géantes de 3 soldats et d’un canon.

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Nous traversons le champ de bataille d’Austerlitz que j’imaginais en Allemagne ou Autriche. C’est ici que Napoléon bâtit, en décembre 1805, les armées ennemies de la troisième coalition Austro-Russe parrainée par l’Angleterre. Nous passons à côté de la localité de Slavkov u Brna, sans réaliser qu’il s’agit d’Austerlitz, où Napoléon proclama la victoire depuis le balcon du château. La crainte des poids lourds de l’Ouest y est toujours ancrée puisque des travaux empêcheraient d’ailleurs Babar d’accéder au centre-ville.
Nous nous engageons ensuite dans la remontée de la vallée de la Littawa pour franchir la chaîne de montagnes (800 à 1'000 m d’altitude,) des Carpates blanches, qui nous séparent de la Slovaquie. Les vallées sont vertes et les arbres printaniers en fleurs décorent le paysage de lignes et bouquets blancs.
Nous franchissons le signal de douane slovaque en fin d’après-midi et obliquons à gauche, après 6 kilomètres de descente, pour nous engager dans de petites vallées de montagne, entre 600 et 800 mètres, où nous pourrons sans doute trouver un joli bivouac. Les panoramas sont superbes, alternant champs cultivés, haies et prairies et offrant souvent la vue sur plusieurs petits villages. Les routes sont étroites et il faut rouler prudemment hors et dans les localités qui réalisent leurs tronçons de collecteur d’égouts.

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C’est finalement à proximité du hameau de Horna Zavrska, sur une crête légèrement en dessous du village que nous trouvons un point panoramique à proximité d’un grand tas de fumier sec. Là aussi les rues sont tranchées pour permettre l’installation des tuyaux mais les autochtones ne parlent que slovaque, langue dont j’ignore tout. Les contacts au cours de ma ballade sont donc résumés à des salutations mutuelles souriantes. La nuit qui suit est paisible.

20 avril 2018 Horna Suda (SK) - Trencin
Après un réveil bercé par les oiseaux, nous entamons une petite étape pour descendre sur Trencin, chef-lieu de province slovaque au bord du fleuve Vah. La ville compte 57’000 habitants et, ce qui nous surprend toujours entre ces montagnes, est située à 211 mètres d’altitude. En effet les fonds de vallée et les vastes plaines d’Europe centrale sont, la plupart du temps, situées à moins de 300 mètres.
Le site a été occupé dès l’âge de la pierre puis a été le point le plus septentrional de l’occupation romaine hors d’Allemagne. Dès le XIème siècle Trencin et le château installé sur l’éperon rocheux qui domine la ville devint point d’attraction des trois royaume de Pologne, de Bohème et de Hongrie. Dès le XIVème siècle la ville, bénéficiant de franchises, devint une place commerciale importante. Malgré plusieurs tentatives les Ottomans ne purent jamais prendre la ville et son château. La population fut cependant décimée par deux épidémies de peste au début du XVIIIème siècle puis par deux grands incendies. Trencin s’industrialisa dès la fin du XIXème siècle et devint ville de garnison de l’empire Austro-Hongrois.

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Nous cherchons le camping, qui est face au centre-ville sur une île de la Vah, et l’atteignons sans trop de difficultés. Il est fermé puisque nous sommes hors saison. Mais nous trouvons un emplacement près de son entrée, directement au bord de l’eau, protégé du bruit de la ville par une digue. Nous nous installons sous les grands arbres, à proximité de pêcheurs.

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Nous partons ensuite en direction du centre-ville, distant de 300 mètres, à travers un vaste espace bouleversé par le déplacement des voies de chemin de fer, qui bénéficient d’un nouveau pont sur le Vah, la construction d’une superbe piscine couverte et d’un grand parking proche des commerces. La place principale de la vieille ville est en triangle allongé de 200 mètres de longueur, bordé de maison des 18ème et 19ème siècles. C’est malheureusement un grand chantier avec réfection des pavés et remplacement des luminaires à ampoule par des mâts modernes avec lampes LED.

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Nous mangeons une excellente salade avec bœuf et mozzarella dans un restaurant, adossé à la colline du château. Ce resto sert également d’excellentes limonades maison.

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Nous escaladons ensuite les escaliers et ruelles qui se faufilent entre de vieilles maisons pour atteindre l’entrée du château. Le château, situé sur une crête rocheuse est défendu, dans l’axe de celle-ci par des fortifications solides avec un large fossé, autrefois inondable avec l’eau d’un lac artificiel adjacent. A l’instar de nombreux autres édifices du pays, il est sorti de la guerre détruit au ¾, et a été reconstruit par étapes. L’UE a financé les étapes des deux dernières décennies. Les panoramas offerts depuis la forteresse sont superbes et l’exposition sur son histoire et illustrée de belles maquettes.

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21 avril 2018 Trencin - Banska Stavnica
Nous partons direction Sud-Est, d’abord à travers une grande vallée de cultures, puis en nous faufilant ensuite dans de petites vallées plus forestières, aux routes étroites qui nous font franchir deux cols aux environs de 900 mètres d’altitude.

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En plaine ou fond de vallée, les localités sont plus importantes et semi-industrielles, souvent marquées par des grandes usines délabrées de l’ère communiste.

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Notre but est la ville de Banska Staviaca, 10'000 habitants, perdue au milieu de ces petites montagnes, mais autrefois célèbre dans tout l’empire Austro-Hongrois. Elle a été le centre d’exploitation, pendant 5 siècles, de mines d’or et d’argent qui étaient parmi les plus importantes d’Europe. C’est dès le 13ème siècle qu’elle s’est développée après le mandat donné par le Roi de Hongrie à des ingénieurs allemands pour améliorer les techniques d’exploitation minières. Cette extraction de métaux précieux a enrichi la ville pour en faire, au 18ème siècle, la 3ème plus importante du Royaume de Hongrie. Elle a mis en place une académie des Mines, qui fut l’une des premières universités techniques du continent. De prestigieux lycées se sont également installés. La ville a également été pionnière dans le développement d’installations pour évacuer l’eau souterraine des galeries qui handicapait et menaçait le travail des mineures. De nombreux lacs artificiels ont été créés pour stocker cette eau et l’utiliser comme énergie motrice.
Cette petite ville, dont le cœur est niché au fond d’un vallon entre les montagnes dont le sous-sol fit sa richesse, compte autant de bâtiments historiques qu’une ville comme Lausanne ! Sa place principale est bordée de prestigieux bâtiments qui abritaient l’administration des Mines ou les familles de leurs propriétaires. De nombreux édifices qui ont 3 ou 4 étages abritent l’entrée d’une galerie minière à l’arrière de leur rez-de-chaussée !

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Face au vallon du cœur de la ville s’élève, sur une colline, un Calvaire du 17ème siècle qui surplombe la région. Après avoir franchi un large monument d’entrée à 3 clochetons en oignons Les stations du chemin de croix assez escarpé sont de beaux petits bâtiments carrés, de style Renaissance, qui abritent des bas-reliefs représentant les étapes du Calvaire. L’église aux chapiteaux orthodoxes, qui coiffe la colline, est malheureusement cernée d’échafaudages car l’ensemble du monument est rénové par étape.

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Inutile de dire qu’après avoir parcouru ces étapes patrimoniales et dénivelées à pied, et malgré une étape gourmande en ville, c’est en taxi que nous avons regagné Babar, interdit de cité et parqué sur le stationnement du haut. C’est là également que la nuit nous a permis d’atténuer notre fatigue. La joie de la journée est cependant ternie par l’apparition d’une probable nouvelle hernie dans mon aine droite.

22-23 avril 2018 Banska Stavnica - Lac Orava
Après une bonne nuit, nous repartons en direction du Nord et de la vallée de la rivière Hron à la hauteur de la ville industrielle de Zvolen. Nous redescendons sur le flanc nord de la chaîne des Nyzke Tatry, les basses Tatras, qui culmine à 2'000 mètres d’altitude et abrite de nombreuses autres stations de ski.

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Nous voulons atteindre Vlkolinec, un village bien conservé aux maisons en bois typiques des montagnes d’Europe centrale. Une place de retournement et de parking indique que les gros gabarits ne peuvent aller plus haut et nous laissons Babar au repos. Nous gravissons le kilomètre qui nous sépare du village au milieu des fleurs et des petits ruisseaux d’une nature préservée, pâturée extensivement par les chèvres et les moutons conduits par un berger.

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Nous découvrons enfin le magnifique village accroché aux flancs de la montagne au milieu des pâturages. Les maisons, rectangulaires et étroites, sont alignées perpendiculairement au chemin principal divisé en deux parties par un petit ruisseau. Les bâtisses pluri centenaires, construites en madriers massifs de grandes section, sont serrées les unes derrière les autres avec parfois à peine 5 mètres de distance. Juste ce qu’il faut pour faire passer une charrette tirée par un cheval et accéder aux bâtiments annexe et au jardin qui jouxtent l’arrière de la maison. La plupart sont peintes dans des teintes pastels et l’on peut douter de l’ancienneté de ces colorations, elles sont cependant bien entretenues et certaine en réfection totale. Le village ne compte en effet plus qu’une vingtaine d’habitants à l’année, principalement âgés, tandis que les jeunes sont partis gagner leur vie dans les villes. L’une des maisons est un petit musée qui reconstitue le cadre de vie au début du siècle passé.

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Nous reprenons notre route en milieu d’après-midi et, après avoir traversé la ville industrielle de Ruzembok, obliquons légèrement à l’Ouest pour remonter la vallée de la rivière Orava que nous quittons ensuite pour aller dans la vallée de Lokca au Nord de la chaîne de Oravska Magura. Cette large plaine légèrement vallonnée ressemble au Jura neuchâtelois avec de vaste prairie entourée de grandes forêts de conifères. Nous atteignons finalement le vaste lac artificiel de l’Orava qui touche la Pologne. Nous dénichons un petit camping sur les berges du lac et nous installons sur un magnifique emplacement à 50 mètres en retrait de la rive. Le terrain a malheureusement été dévasté par une tempête en février et de nombreux grands épicéas ont été arrachés et leur souches sont entassées en bordure du camp.

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Les gérants sont très sympathiques et le camping permet de se connecter à Internet et de faire la lessive. Nous pourrons faire le point sur mon problème de boule à l’aine. Le 23 nous contactons le cabinet de mon chirurgien et vaquons aux occupations logistiques. En fin de journée je me régale d’un petit feu dans l’âtre qui est à notre emplacement, face au lac dominé au loin par les sommets des Tatras.

24 avril 2018 Lac Orava - Podbanska
Nous quittons notre magnifique camping, et le lac Orava, en direction du Sud. Nous traversons de belles régions des petites Fatras, qui rappellent le Jura, pour nous rendre à Zuberec, petite station de ski de 1'800 habitants. Elle est en fond d’une vallée, à environ 1'000 mètres d’altitude, bordée sur son côté Est par les sommets, à plus de 2'000 mètres, de l’extrémité occidentale des Hautes Tatras.

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Ce qui nous attire dans cet endroit idylique c’est l’un des plus beaux skansen (musée de plein air) du pays. Comme à Ballenberg, une cinquantaine de maisons, et une magnifique église du XVème siècle, ont été récupérées dans la région Nord du pays, en particulier de l’Orava, pour constituer un magnifique témoignage des habitats traditionnels de ces contrées essentiellement rurales et montagneuses.

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Un livret de commentaires, en français. de chaque bâtiment nous permet de nous engager dans une visite passionnante. Maisons modestes de petits paysans ou de bûcherons, maisons plus opulentes des fermes plus grandes, avec bâtiments ruraux formant une cour carrée fermée par une grande porte en bois, maison avec local de pesage indispensable dans chaque village pour les échanges commerciaux, sont pour nous source d’admiration. Les constructions sont en madrier massifs, parfois sur soubassements ou avec une paroi en maçonnerie, avec de grands toits pentus en tavillons dotés de grands avant-toits. Nous retrouvons beaucoup d’outils et d’objets qui rappellent ceux de nos arrières grands-parents. Les intérieurs teintés de blanc, sans doute à l’époque de la chaux, sont lumineux malgré les dimensions réduites des fenêtres. Les séjours sont dotés d’un âtre, ou parfois d’un foyer fermé dans des murs maçonnés, qui correspond à la cuisine à feu ouvert située de l’autre côté de la paroi, coiffée d’un grand manteau qui permettait de fumer la viande. Cet espace marquait généralement, avec un escalier permettant d’atteindre l’étage, la limite entre la partie habitable et la partie agricole abritant grange et étable.

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L’église, cernée d’une barrière en bois, est accompagnée d’une chapelle mortuaire, éloignée dans un angle de la clôture. Son cœur est orné de peinture du 17ème siècle.

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Notre trajet continue vers le Sud, puis oblique vers l’Est, pour contourner l’extrémité du magnifique massifs des Tatras et parcourir le bas de son flanc Sud. Nous nous arrêtons en fin de journée sur un grand parking, à 930 mètres d’altitude, à proximité de la station de ski de Podbanska, désertée à cette époque. De grands panneaux nous font miroiter de superbes excursions tracées dans ce massif où l’on peut rencontrer des ours bruns (environ 600 en Slovaquie) et approcher les magnifiques sommets acérés qui conservent des névés. Compte tenu des tiraillements mécaniques qui animent mon aine droite, nous renonçons à ces balades tentantes.

25 avril 2018 Podbanska (Slovaquie) - Myslenice (Pologne)
Après une nuit tranquille, nous continuons notre tour du massif des Tatras sur leur flanc Sud. Après Podbanska, dont les forêts et alpages appartiennent à une association regroupant une centaine de propriétaires, la route s’élève à travers les massifs sylvestres pour s’établir au-dessus de 1'000 mètres d’altitude. Elle offre de magnifique échappées sur la vallée de Popred située environ 500 mètres plus bas et sur les sommets partiellement enneigés des Tatras.

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Le plus élevé d’entre eux, le Gerlachovsky, culmine à 2'665 mètre au-dessus des stations de ski de Tatranska Polianka et de Vysoké Tatry, un nom qui chante à mes oreilles avec un fort accent italophone. Tous les suisses de mon âge se souviendront du fabuleux commentateur sportif tessinois de la radio, Vico Rigassi qui commentait les épreuves de ski avec un enthousiasme communicatif dans les années 50 et 60. « Ici Vico Rrrigassi en dirrrect de Vysoké Tatrrry… » Nous découvrons ces stations de la face Sud des Tatras qui mélange les époques : une partie des hébergements sont de beaux bâtiments de la fin du 19ème siècle, comme l’on peut en trouver dans les stations des Alpes, une autre partie a été construite pour le développement du tourisme de masse sous le régime communistes et sont de gros blocs ternes et décrépis. Les hôtels construits dans les deux dernières décennies correspondent à ceux que l’on trouve chez nous. La commune de Vsoké Tatry (Hautes Tatras), dont l’écusson bleu et blanc représente la silhouette d’une montagne au pied de laquelle éclate une belle gentiane bleu, regroupe aujourd’hui une douzaines de villages de la région situés entre 800 et 1'300 mètres. Elle compte 5'000 habitants, pour une superficie de 380 km2, et touche sur le flanc nord des montagnes, la Pologne. La région offrait déjà 2'300 lits en 1900 et en compte aujourd’hui sans doute plus de 10'000, offrant des remontées mécaniques qui culminent au-delà de 2'000 mètres. Pour l’été il y a plus de 300 km de chemins touristiques balisés dans la chaîne de 26 kilomètres de longueur qui compte dix sommets dépassant 2'600 mètres.

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Nous poursuivons notre tour du massif vers le nord-est pour rejoindre la frontière polonaise. Nous admirons de nombreux bâtiments anciens en bois massif typique de cette région et en particulier, avant la frontière la superbe église de Javorina qui date de 1902-1903. Javorina est une petite station de ski comprenant de belles constructions centenaires. Elle fut financée par un prince de Hohenlohe, bien que celui-ci fût protestant.

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Nous franchissons ensuite la frontière polonaise par une petite route en direction de la station de Zakopane, 27'000 habitants, capitale sportive du pays. La ville est très étendue sur le flanc nord des Tatras et s’est développée dès le 19ème siècle, accueillant aujourd’hui près de 3 millions de touristes par an. Son urbanisme est éclaté parmi les zones forestières et elle compte de nombreux anciens bâtiments et hôtels en bois admirables. Babar ne trouve pas de place de parking adaptée et après avoir parcouru quelques rues nous quittons la cité direction nord vers Cracovie. Nous roulons une vingtaine de kilomètres avant de quitter l’artère principale et de nous installer pour la nuit sur un parking de téléski, en forêt, au-dessus de Myslenice, à 30 kilomètres au sud de Cracovie. Compte tenu de mon problème à l’aine nous décidons de rentrer en Suisse dès le lendemain.

26 avril au 13 juin 2018 Cracovie - Cracovie
Parenthèse pour retour sanitaire en Suisse

Retour en Suisse depuis Cracovie avec 3 jours d’autoroute et un jour d’arrêt chez ma soeur en Allemagne. Début mai plusieurs examens à la clinique, diagnostic d’un lipome et réservation d’une salle d’opération. Opération le 24 mai pour l’anniversaire de Sylviane qui se console en mangeant le soir avec les Chippies.
Enlèvement des points le vendredi 8 juin et nouveau départ avec Babar le 11 juin pour Frutigen où Guillaume reçoit son diplôme d’accompagnateur en montagne ASGM après 18 mois de formation.
Dès le 12 juin, second départ par l’autoroute jusqu’à Cracovie.



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