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ISLANDE - Vatnsskaro - en direction nord-ouest

ITINERAIRE EFFECTUE du 10 juin au 21 août 2014
soit 6811km dont 2337km de piste parcourus en Islande en 72 jours
(moyenne 95 km/jour)

Carte Islande ITIN final

MISE A JOUR 18.06.2014
Attention, les mises à jour sur l’Islande du 14.07.14 et suivantes, sont à la suite de celle-ci.

10 juin 2014 Atlantique Nord – Islande
Nous apercevons enfin l’entrée du fjord de Seydisfjördur et nos premières montagnes islandaises aux environs de 9 heures.

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Nous posons nos roues sur sol Islandais et sommes immédiatement sélectionné par les douaniers pour un examen du véhicule, alors que la plupart des autres véhicules quittent le port. Peut-être est-ce le magnifique découpage d’Anne-Marie qui rend notre véhicule trop psychédélique ou baba cool pour un douanier qui ignore la culture damounaise.
Seydisfjördur est une localité de 700 habitants, ceux-ci vivent pour la plupart dans des petites maisons individuelles aux façades doublées de tôles. Ces dernières sont peintes de couleurs vives ce qui rend ces habitations charmantes et donne de la vie au village.
Le supermarché est bien approvisionné et nous pouvons compléter nos provisions restreintes à l’importation. Hormis les légumes en variétés limitées nous trouvons tout ce dont nous avons besoin, parfois à tâtons, la langue des étiquettes n’étant pas toujours accessible…
Une petite pièce de saumon fumé artisanal, sous vide, va nous aider à racheter l’air du pays.
Finalement nous décidons de nous installer au camping pour une nuit, de manière à nous acclimater au premier et au second degré, la pluie et le brouillard nous accompagnant depuis la sortie du supermarché.
11 juin 2014 Seydisfjördur – Stövarfjördur
Nous quittons le brouillard en descendant vers Egilsstadir, principale localité de la région que nous longeons sur son côté Est sans nous y arrêter. Nous avons en effet décidé de visiter 2 ou 3 fjord au Sud de notre point d’arrivée, avant de remonter vers le Nord. La route vers Reydarfjördur est excellente et monte peu à peu dans une large vallée presque déserte, sous réserve de fermes parsemées tous les 2 ou 3 kilomètres. Des moutons, aussi disséminés que leurs bergeries, parsèment la vallée de petites taches blanches.

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Nous nous arrêtons pour la mi-journée à proximité du phare de Landatangi qui marque le cap bordant le fjord de Stövafjördur . Finalement, ayant aperçu un petit chemin qui conduit à une place en bordure de mer et une centaine de mètres en retrait de la route nous décidons de nous y installer pour l’après-midi et la nuit.
12 juin 2014 Stövarfjördur – Col Vatnasskaro
Nous quittons la mer à Beidalsvik pour remonter la vallée entre les grands domaines d’élevage. Nous rejoignons Egilsstadur, dont le « centre-ville » est constitués d’une dizaine de grands bâtiments commerciaux clairsemés autour d’un carrefour bordant la route circulaire No 1. Nous reconstituons ensuite nos provisions pour quelques jours, et en particulier notre stock de saumon fumé de Akureiry si délicieux. Le supermarché offre de nombreux produits, y compris des fruits et quelques légumes.
La large vallée de la Lagarflöt nous offre un boulevard pour descendre en direction de son delta d’où nous bifurquerons en direction de Borgarfjördur, site d’observation des macareux.

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Les routes et pistes d’Islande sont de bonnes qualité et très bien entretenue et permettent une vitesse sur route de 70 à 80 km/h et sur piste de 50 à 60 km/h.
Arrivés au bas du delta, nous prenons notre élan pour gravir les rampes abruptes du col Vatnasskaro qui nous offre une vue somptueuse sur le delta, à telle point que nous sommes obligés de nous arrêter pour passer soirée et nuit sur une plateforme aménagée en belvédère au sommet du col.
Le vent et la température fraîche à 8°C nous contraignent à manger à l’intérieur mais avec une vue superbe que je photographie dans le cadre de la fenêtre.
L’idée est née de créer une petite photothèque intitulée  « Les tableaux de notre salle à manger ». Ainsi chaque lecteur pourra partager avec nous des lieux exceptionnels qui sont une des motivations de notre voyage. Vous comprendrez peut-être mieux notre envie de nomadisme...

13 juin 2014 Col Vatnasskaro – Col Hellisheiöl
Un temps magnifique nous accompagnera toute la journée, un peu venté en montagne.
Nous pouvons enfin prendre notre premier repas à l’extérieur depuis que nous sommes en Islande. La petite laine indispensable ne nous empêche pas de saouler notre regard de ce panorama exceptionnel du delta qui réunit les rivières Lagarfljöt et Jökla, et se termine par une longue plage de sable gris de plus de 20 kilomètres.
Nous quittons notre nid d’aigle aux environs de 10 heures pour redescendre en direction de Borgarfjördur.

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Dans un premier temps notre objectif est le site de Höfn, où nous découvrons les macareux moine, ces petits oiseaux au bec de clown très coloré, et qui nichent dans des terriers de plusieurs pièces pendant la période de reproduction qui dure 4 à 5 mois par an. Leur technique d’atterrissage « à la verticale » est particulièrement étonnante.
Les macareux partagent leurs rochers avec de nombreux couples de mouettes tridactyles.
Nous quittons le site et ses plateformes d’observation aménagées, pour aller au casse-croûte, en bordure de la baie, sur un petit promontoire qui borde la route du retour. Ce n’est qu’au moment du café que nous découvrons que les canards sur les rochers en contrebas sont en réalité des petits phoques.
Nous reprenons notre route en direction d’un col sinueux, qui devrait être ouvert selon la carte de l’état des routes la plus récente, et nous conduira à Vopnafjördur.
Lorsque nous atteignons la base du col, annoncé avec des rampes de 15%, un panneau indique qu’il est toujours impraticable. Nous contournons le panneau et gravissons les premières rampes pour trouver un emplacement avec vue pour passer la nuit.
14 juin 2014 Col Hellisheiöl - Bakkafjördur
Nous devons donc faire un détour d’environ 100 km pour atteindre Vopnafjördur.
Nous visitons en cours de route la ferme en tourbe de Bustarfell, rachetée dans les années soixante par le musée national islandais.
Cette ferme musée est magnifiquement entretenue et permet de bien comprendre les techniques anciennes de construction en vue de se protéger des conditions climatiques rigoureuses. Les murs en pierre avec isolation en tourbe, de plus de 1 mètre d’épaisseur, ne laissent apparaître que un ou deux pignons en bois orientés dans la direction climatiquement la plus favorable. La qualité du mobilier et de l’aménagement de cette ferme tient au fait qu’elle a été habitée, par la même famille pendant plusieurs siècles, et donc vivante jusqu’au milieu des années soixante. Les dernières transformations importantes datent de la fin des années quarante, avec nouvelle cuisine et introduction d’un chauffage central partiellement à air chaud avec distribution sous les planchers. Le dernier propriétaire Methusalem Methusalemsson (1889-1969) a également réuni de nombreux objets anciens provenant des fermes de la région et qui illustrent bien la vie rurale de cette région aux 19éme et 20ème siècle. A voir absolument.

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Après une brève étape logistique à Vopnafjördur, bourgade sans intérêt particulier nous regagnons les hauteurs qui surplombent Bakkafjördur pour passer la nuit dans les bruyères.


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MISE A JOUR 14.07.2014

15 juin 2014 Bakkafjördur - Raudanes
Nous poursuivons notre route vers le Nord par une route côtière qui sinue au grès des collines et rivières, dans un paysage parsemé de moutons isolés et de rares fermes.
Nous atteignons la péninsule de Raudanes, mentionnée dans les guides comme offrant un parcours intéressant qui permet de rencontrer macareux et autres oiseaux maritime, dans de belles falaises volcaniques. L’itinéraire de 7,5 km nous permet de découvrir un paysage magnifique de falaises, de pitons rocheux, d’arches, et d’autres agglomérats volcaniques spectaculaires. Plusieurs espèces de mouettes logent dans ces lieux hostiles mais protecteurs.
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Une colonie de macareux peu farouches nous laisse approcher, les photographier et filmer à 5 mètres de distance ce qui nous procure une grande joie.
16 juin 2014 Raudanes – Kollur Hestfall
Notre objectif est la péninsule de Hraunhafnartangi, dont le phare est le point le plus septentrional de l’Islande, à 2,5 km du cercle polaire arctique.
Nous continuons vers le « cap Nord islandais » en longeant un entrelas de lagunes intérieures et de plages de grossiers cailloux gris et ronds. Nous décidons de nous rendre au domaine de Nupskatla où des pitons volcaniques abritent d’impressionnantes colonies d’oiseaux. La piste qui conduit à ce cap situé légèrement au-delà de 66° 30’ de latitude Nord est bonne mais légèrement tôlée et relativement étroite et gravit allègrement de petites collines en montagnes russes. L’entrée du domaine est marquée par un portail accompagné d’une invitation à ne pas quitter la voiture jusqu’aux bâtiments situés à un petit kilomètre plus loin.
La ballade commence sur une digue de 500mètres de long qui sépare une lagune de la mer. En sortant du camion Serge est attaqué par une Stern arctique qui fond sur son crâne découvert pour protéger son territoire. Les griffures dans le cuir chevelu aident à comprendre la mise en garde du portail d’un domaine qui est surtout une réserve d’oiseaux. Les Sternes arctiques ont en effet un réflexe suicidaire pour défendre leur nichée et n’hésite pas à fondre sur tout intrus, quelque soit sa taille et sa moustache.
Après environ un kilomètre de parcours sous un soleil voilé on atteint, à proximité du phare de Rauöinupur, le sommet de la falaise qui révèle un site somptueux, la falaise qui atteint plus de 60 mètres de haut est gardée par deux pitons volcaniques d’une septantaine de mètres de haut, vraisemblablement des cheminées volcaniques, qui pieds dans l’eau accueillent et protègent des centaines de nids de Gannet, de guillemot et de quelques macareux, ceux-ci nichant principalement dans la moraine qui borde l’Ouest du phare.

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17 juin 2014 Kollur Hestfall
Temps magnifique, ciel bleu sans nuage, température env. 20°C,déjeuner et diner sous un soleil tapant.
Le grand soleil clément nous invite à la paresse et Serge déclenche à l’unanimité une grève des chauffeurs pour 24 h.
Le promontoire volcanique sur lequel nous sommes installés surplombe de magnifiques falaises volcaniques avec des formations rocheuses torturées par les tumultes volcaniques. Des formes extraordinaires sont nées qui rappellent une otarie géante assise sur la plage ou des carapaces de tortues fondues. Des mille-feuilles de couches de sable mêlées de couches de graviers rappellent des sculptures de temples hindous.

Les Eiders et les différentes sortes de mouettes animent ce décor minéral.

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18 juin 2014 Kollur Hestfall - Husavik

En arrivant à Husavik nous trouvons une petite ville sans cachet particulier mais qui s’est développée autour d’un baie abritant le port. La principale activité économique n’est vraisemblablement plus la pêche, mais en saison, la promenade touristique pour voir les baleines très présente dans le fjord Skjalfandi. Trois entreprises et une douzaine de bateaux assurent ces excursions.

Nous commençons par faire le plein de carburant du réservoir 1 et constatons une consommation de 276 l pour 1150 km, soit 24 l de moyenne au 100 km. Cette consommation est tout à fait raisonnable compte tenu des pistes parcourues et des rampes qui atteignent régulièrement 10, 12 ou 14%.
Nous allons ensuite au camping où nous trouvons une machine à laver, et en plus disponible pour le plus grand ravissement de Sylviane.
La bruine s’étant à nouveau installée notre lavandière se demande comment elle va sécher son linge. L’effet du saumon sur les neurones du chauffeur amène une solution innovatrice : la double cabine de Babar peut par les bienfaits du Eberspächer se transformer en étuve. Le linge est donc suspendu sur deux cordes tendues de part et d’autre de la cabine, le lanterneau ouvert pour permettre à l’humidité de sortir et après une heure et quart de chauffage, le linge est quasiment sec ! Babar chambre à lessive, à breveter.
19 juin 2014 Husavik
Grand jour, nous nous rendons à l’aéroport pour accueillir Madeleine et Francis en provenance de Reykjavik où ils ont passé une journée avant de nous rejoindre.

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20 juin 2014 Husavik
Au programme l’île aux macareux, puis les baleines et les dauphins. A notre grande satisfaction nous observons successivement 4 baleines à bosses qui apparaissent selon leur rythme régulier de plongée et de respiration.

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Sur le chemin du retour une cohorte de dauphins provoque nos objectifs par des cabrioles incessantes et surprenantes. La croisière se termine par un chocolat chaud amélioré d’une rasade de rhum.
21 juin 2014 Husavik – Chutes de Hafragilsfoss
Nous roulons direction Nord- Est puis Est sur la route en direction d’Asbyrgi.

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Cet effondrement d’un plateau rocheux en forme de fer à cheval serait l’emprunte du sabot du cheval d’Odin selon les légendes du pays. Après avoir visité le centre d’accueil et son intéressante exposition nous partons à pied faire l’ascension du milieu du sabot. L’effondrement est limité par des falaises qui s’élèvent, progressivement sur 1,5 km, jusqu’à une hauteur d’une soixantaine de mètres. Le temps gris mais sec est agréable pour cette ballade malgré le manque de lumière pour les photos.

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La petite piste qui nous conduit aux chutes d’Hafragilsfoss se termine par quelques montagnes russes qui précèdent un belvédère somptueux qui surplombe les chutes impressionnantes, qui comme leurs jumelles de Dettifoss ont un débit qui peut atteindre 400 m3 par seconde. Les chutes de 29m de hauteur sont insérées au fond d’un canyon de plusieurs centaines de mètres de large et dont les parois ont plus de 150 mètres de hauteur. Les compositions de roches basaltiques tourmentées par les contraintes volcaniques animent ce décor époustouflant et c’est là que nous dormirons !
22 juin 2014 Chutes de Hafragilsfoss – Lac Myvatn
Nous poursuivons ensuite notre piste 864 en direction du lac Myvatn et atteignons le site de résurgences géothermiques de Namafjall. La visite dans un terrain collant à cause des émanations souterraines permet de voir de belle marmites naturelles bouillonnantes ainsi que quelques vésuves de vapeur sulfureuses qui aromatisent l’atmosphère de ce délicieux parfums d’œuf pourris propre au souffre.

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Nous redescendons et passons le petit col qui nous sépare du bassin du lac Myvatn et nous arrêtons aux bains naturels réalisés sur son flanc. Excellent moment de détente de plus de une heure dans un grand bassin de plus de 300 m2 réalisé avec des matériaux naturels. Température de l’eau 36°C (sortie du forage à 100°C). Un petit moment de délice !
23 juin 2014 Lac Myvatn – Hauts de Husavik
Nous prenons la route 85 en direction d’Akureyri. Nous nous arrêtons à Laufas, église qui est construite à côté d’une maison traditionnelle en tourbe, fonctionnant simultanément comme ferme et cure, qui a accueilli, au fil des siècles, le pasteur de la paroisse. Le musée national islandais entretien désormais ces bâtiments, propriété de l’Etat, qui ont été occupés par le dernier pasteur jusqu’en 1936. Les enfilades de pièces protégées des rigueurs du climat par la tourbe sont passionnantes à découvrir.

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25 juin 2014 Laufas – Siglufjördur Torfnafjall
Nous nous dirigeons par une excellente route en direction d’Akureyri, deuxième ville d’Islande avec 18'000 habitants, qui est précédée de belles et grandes fermes bordant le Eyjafjördur.

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Plus nous progressons vers le Nord plus la côte devient escarpée et sauvage. Olafsfjördur, environ 850 habitants, est une bourgade enchâssée entre les montagnes et marque l’entrée d’une suite de tunnels qui permettent de franchir les montagnes escarpées et plongeantes dans la mer qui marquent le nord de la chaîne de montagnes du Tröllaskagi. Le premier des tunnels, qui précède la ville, est étroit et les véhicules ne peuvent s’y croiser que grâce aux places d’évitement creusées à cet effet tous les 200 à 300 mètres. Cette galerie, taillée dans le rocher brut et d’une longueur de 3 kilomètres, stress la navigatrice qui a de mauvais souvenir du tunnel de Livigno où Babar II se grattait à la voûte. Les tunnels qui permettent de quitter Olafsfjördur en direction de Siglufjördur sont eux à double voie et permettent un trafic normal.

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Nous nous installons sur un promontoir qui offre une vue magnifique sur la péninsule du Skagi et les plus lointaines montagnes du Strandir.

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Alors que Serge se prépare à se glisser sous la douche, je le rappelle en raison de l’arrêt d’un bus à l’entrée de notre emplacement et de l’arrivée de personnes au pas décidé. Il a le plaisir de rencontrer l’ancien commandant des troupes suisses de montagnes, son ami Adrien et l’ancien chef du groupe scout Noimont- Gland, Michel et son épouse. Ces deux amis qui font un bref séjour en Islande, dans le cadre d’un groupe ont identifié notre véhicule et stoppé leur chauffeur pour nous saluer. Le monde est vraiment petit !

26 juin 2014 Torfnafjall - Reykjadiskur

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Le port de Hofsös, 200 habitants, réuni plusieurs maison ancienne qui ont été restaurées. Parmi celles-ci, l’une des plus anciennes constructions en bois d’Islande, un entrepôt en madriers goudronnés, construit en 1777 par la compagnie royale du Groenland. Plusieurs de ces bâtiments abritent un musée consacré à l’émigration des islandais vers l’Amérique du Nord dans la deuxième moitié du 19ème siècle. Une collection impressionnante de photos d’époque retrace l’histoire de ces migrants qui avait en particulier développé une colonie appelée Nouvelle Islande dans le Manitoba. Le Canada naissant cherchait à cette époque à attirer des émigrés d’origine européenne.
Nous nous rendons à Reykjadiskur, extrémité d’une route en cul de sac qui longe la chaîne escarpée du Tindastoll qui plonge sur la côte du Reykjastrond bordant l’Ouest du fjord.
A l’extrémité de la piste nous arrivons à l’accueillant camping de Reykir qui bénéficie d’une source chaude, émergeante à environ 70°C. Deux bassins en pierre naturelle ont été réalisés en bord de mer derrière une digue protectrice et sont refroidis à 42 et 38 °C.

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27 juin 2014 Reykjadiskur – Kröksbjarg (Skagi)

Nous prenons ensuite la route 744 puis la piste 745 en direction de la péninsule du Skagi qui est très sauvage et peu habitée. Le centre de ce promontoire est occupé par vaste pierrier volcanique parsemé de petits lacs avec de rares fermes exploitées sur la périphérie, mais surtout de nombreux vieux bâtiments abandonnés.

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28 juin 2014 Kröksbjarg (Skagi) - Kjölur
Nous nous élançons donc à l’assaut des montagnes par les pistes 731 puis 35. Les 30 premiers kilomètres traversent une large et verte vallée qui abrite de nombreux et grands domaines agricoles dont certains bordent un magnifique lac. La piste grimpe ensuite sérieusement au niveau d’une centrale hydraulique qui utilise les eaux du plateau du Audkuluheidi (400 à 450 m d’altitude) et de son vaste réseau de lacs.

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Ensuite le milieu devient essentiellement rocheux et sec sur une trentaine de kilomètre avant d’arriver à Hvervavellir, site géothermal constitués de nombreuses résurgences et d’un petit bassin pour la baignade.

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29 juin 2014 Kjölur - Kerlingarfjöll

Comme notre itinéraire de montagne est raccourci en raison de la fermeture des pistes du centre F 752 et F 26, nous décidons de faire un crochet pour aller voir le massif du Kerlingarfjöll et ses émanations géothermiques.

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30 juin 2014 Kerlingarfjöll – Refuge de Einifell
Réveil d’urgence aux environ de 7 heures du matin, il pleut à verse depuis plus d’une heure et le chauffeur craint que la piste pentue jusqu'au refuge ne se ravine et/ou devienne un toboggan. En ½ heure, sans déjeuner, l’équipe est en cabine, lit démonté prête à partir avant les dégâts du déluge. Babar descend avec le pied sûr, en évitant tout dérapage au long des ravins qui bordent le chemin, les sévères pentes qui nous séparent du refuge et nous retrouvons la piste aux déclivités normales.
Le chauffeur, qui adore les cartes avec courbes de niveau, a repéré la colline de Skalpanes, proche du bord du glacier, qui doit offrir un panorama magnifique sur la vallée de la rivière Hvita que nous côtoyons. Nous prenons dans le brouillard et la tempête de pluie la piste de 8 kilomètres en direction du glacier.

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MISE A JOUR 11.08.2014

1er juillet 2014 Refuge de Einifell - Fludir
L’embellie attendue n’est pas venue et nous nous réveillons et déjeunons avec des conditions climatiques déplorables. Tout au plus pouvons-nous voir, pendant une accalmie météo, que nous avons dormi au pied d’une montagne à Troll, toute noire et avec
d’immenses blocs de laves déchiquetés qui apparaissent au fur et à mesure que l’eau érode le gravier de la montagne.

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Nous reprenons la piste et la pluie pour regagner la transversale 35 en direction de Gullfoss, les plus grandes chutes d’Islande et d’Europe avec une hauteur de 32 m en 2 paliers

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La visite est rapidement expédiée sous un déluge avec des rafales de vents de l’ordre de 50 à 60 km/h. Nous partons ensuite pour Geysir où le même temps nous accompagne et nous renonçons donc à sortir du camion pour poursuivre en direction de Fludir.
2 juillet 2014 Fludir - Vik
Plus nous approchons de la pointe Sud de l’Islande plus le vent se renforce et nous arrivons au cap de Dyrhölaey, célèbre pour ses falaises magnifiques et son phare qui marque le point méridional de l’île, dans une véritable tempête. Le vent souffle entre 80 et 90 km/h et nous avons de la peine à nous tenir debout pour photographier et filmer des vagues de 5 ou 6 mètres de haut qui viennent s’écraser sur les rochers.

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3 juillet 2014 Vik - Jökulsarlon
Continuant notre poursuite du soleil nous reprenons la route de l’Est où les prévisions sont meilleures que dans les zones montagneuses. Une vingtaine de kilomètres à L’Est de Vik nous entrons dans l’Eldhraun, le plus vaste champ de lave jamais enregistré en une seule éruption, celle du volcan Laki, à la fin du XVIIIème siècle. Environ 12 km3 de lave, recouvrant une superficie de 565 km2 sur une épaisseur moyenne de 12 mètres, se sont écoulés à l’occasion de ce cataclysme. La route 1 traverse ce décor déchiqueté sur une trentaine de kilomètres. La lave est le plus souvent recouverte d’une épaisse couche de lichen vert-jaune, mais de nombreuses anfractuosités se révèlent, atteignant parfois 6 ou 8 mètres de profondeur.

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Nous atteignons le Jökullsarlon en fin d’après-midi en même temps que …. la pluie, certes légère et parfois entrecoupée d’un bref rayon de soleil, mais quasi perpétuelle.
Le Jökullsarlon est un lac issu de la fonte du Breidamerkurjökull, une les langues glaciaire du Vatnajökull, la plus grande calotte glaciaire du monde hormis les pôles. Son épaisseur atteint 1 kilomètre et sa surface 8’300 km2. Le lac a environ 5 km de longueur et 3 de largeur et son écoulement vers la mer n’est qu’à quelques centaines de mètres de celle-ci, laissant juste la place pour la route circulaire 1. Le front du glacier déverse chaque jour de gros blocs de glace qui deviennent des icebergs aux couleurs grise et bleue nuancées.

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4 juillet 2014 Jökulsarlon – Tünheioi (piste F 206)

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Notre objectif est Le Lakagigar, la région du volcan Laki (818 m), que nous n’avions pas prévu de visiter au départ mais qui mérite notre attention. En effet ce site est décrit comme remarquable dans les guides, mais surtout ce volcan a sans doute changé la face du monde !
Au printemps 1783 plus de 100 cratères s’ouvrirent de chaque côté du Laki formant une ligne de fissure de plusieurs dizaine de kilomètres. La roche en fusion fut projetée à plus de 1 kilomètre de hauteur et les éruptions durèrent 8 mois. Des centaines de millions de tonnes de cendres et d’acide sulfurique furent éjectées des fissures, faisant disparaître le soleil derrière un écran de fumée. L’herbe se dessécha et les deux tiers des troupeaux islandais moururent de faim. Un cinquième de la population soit 9'000 personnes moururent et les autres subirent la famine de la brume. Les dégâts se propagèrent dans tout l’hémisphère Nord, masquant le soleil, abaissant les températures et provoquant des pluies acides qui détruisirent beaucoup de récoltes au Japon, en Alaska et en Europe. Ainsi ces régions connurent également des famines qui durèrent parfois plusieurs années et qui furent l’une des motivations de la révolution française de 1789.

5 juillet 2014 Tünheioi (piste F 206) – Laki - Blagil

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Notre piste longe bientôt le Lakagigar, champ de lave du Laki spectaculairement déchiqueté, et nous atteignons la base du volcan à l’heure du casse-croûte dinatoire , comme l’appel Francis. En effet nos casse-croûte de midi sont généralement froids mais garnis de mets variés comme des salades de pâtes ou de riz, les légumes crus, du saumon fumé, des excellents fromages islandais, etc., en résumé ils ne laissent personne sur sa fin.
L’après casse-croûte est consacré à l’ascension du Laki.

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Nous reprenons Babar pour suivre la boucle que fait la piste sur l’autre côté du Lakagigar. C’est là sous les premières éclaircies de fin d’après-midi que nous attend le spectacle somptueux d’une piste de sable noir qui serpente au milieu de champs infinis de lichen jaune –vert dont les couleurs ont été ravivées par la pluie. La piste longe la faille du Laki et ses cratères secondaires en direction du Sud-Ouest. Le sable fait ensuite place à un champ de lave tourmenté dont les roches sont également recouvertes par de beaux lichens. Un gué étroit s’enfonçant entre roche et tourbe marque la fin de notre journée.

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6 et 7 juillet 2014 Blagil – Svartafell ( F 210) - Landmannalaugar
179km nous séparent de Landmannalaugar soit 2 jours de pistes.
Le 2ème jour, nous démarrons à 10 heures pour prendre la piste F 233 qui nous offre de magnifiques panoramas sur les montagnes et sur de larges vallées. Babar a un réveil brutal près du refuge d’Alftavötn.
La piste traverse une rivière d’un beau débit, juste au-dessus d’une petite gorge. Il n’y a pas de trace devant nous mais l’obstacle paraît franchissable. En deuxième vitesse, 4x4 enclenché nous trempons nos roues dans l’eau sur une profondeur de 40 à 50 cm, pas de problèmes… lorsque soudain Babar se secoue de tous les côtés, calant presque alors que nous tapons des roches au fond de l’eau. Mais le brave pachyderme reprend le dessus sans se bloquer au milieu de l’eau est atteint la rive en s’ébrouant encore quelques fois. A la sortie du gué une petite place est aménagée avec une table, est-ce pour que les passagers attendent confortablement la sortie des véhicules plantés ? Nous nous arrêtons sur cette place pour diagnostiquer les raisons du tumulte et vérifier l’état de notre véhicule. Pour ce dernier pas de problèmes visibles à l’extérieur, par contre l’armoire située au-dessus du plan de cuisson s’est ouverte et vidée, heureusement à l’exception de la boîte contenant les bocaux. Le balayage à sec permet de ramasser un savoureux mélange de café soluble, d’herbes aromatiques, de cacahuètes, de sucre, etc.. Au fur à mesure que la rivière s’éclaircit et élimine les limons de notre brassage nous constatons que le gué est situé sur des roches volcaniques que les remous et leurs reflets nous avait dissimulées.

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Nous reprenons notre itinéraire avec des montées et descentes impressionnantes, égayées par des panoramas magnifiques. Bientôt apparaissent les rivières et lacs de la région du Landmannalaugar entourées de flancs de montagnes de plus en plus colorés lorsque le soleil fait une timide apparition.

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Cerise sur le gâteau, Landmannalaugar est célèbre pour ses sources chaudes et cette célébrité est méritée. En effet au pied de la lave jaillit une source chaude qui s’écoule sur une centaine de mètres de rivière, permettant à l’eau de refroidir à 35-40°C. Un bassin de 200 m2, au fond graveleux, a été constitué par un barrage de pierre qui donne naissance à des petites chutes de débordement qui permettent à la rivière de suivre son cours.

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8 juillet 2014 Landmannalaugar
Nous partons avec Francis faire une marche de 3 h ½ à 4 h tandis que nos épouses ont décrété une « journée cool », soit fauteuil et bain.

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9 et 10 juillet 2014 Landmannalaugar - Eyrarbakki - Reykjavik
Nous démarrons peu avant midi pour prendre la piste F 225 en direction du Sud-Ouest. Cet itinéraire traverse de magnifiques champs de laves et de sables volcaniques avec une piste bonne, parfois tôlée. Nous rejoignons ensuite la piste 26 et la vallée de la rivière Ytri-Ranga qui comprend de nombreux grands domaines d’élevage de chevaux. Quelques éclaircies nous offrent une belle vue sur les volcans Hekla (1491m) et Tindfjallajökull (1462m).

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La route suit, en retrait, le bord de l’océan au bas du champ de lave qui entoure Reykjavik. Nous prenons la route 42 qui doit nous permettre de côtoyer le lac Kleifarvatn avant d’atteindre la capitale islandaise.
Nous déposons nos amis Francis et Madeleine à proximité du bâtiment moderne de l’opéra et chacun se souhaite une bonne suite de voyage dans l’attente de retrouvailles aux environs de Noël.
Nous gagnons ensuite le grand camping de Reykjavik qui est situé au Nord de la ville, à proximité du stade de football et de bains publics.
11 juillet 2014 Reykjavik
La journée est consacrée aux travaux logistiques, soit pour Sylviane lessives et à la communication avec la Suisse.
Le cornac soussigné doit lui résoudre les problèmes de suspension avant qui tape trop souvent en butée sur les trous des pistes depuis quelques jours. En contact par courriel Suspensions-sport, fournisseur des amortisseurs à gaz (Azote), qui répond dans les heures qui suivent en me demandant des photos. En faisant les prises de vues je constate que le problème vient peut-être plutôt des amortisseurs de cabine, qui sont eux dotés d’une bague extérieure réglable en fonction de la charge. Dans l’après-midi, Suspensions-sport me confirme qu’il partage le diagnostic, merci à lui pour sa disponibilité !

12 et 13 juillet 2014 Reykjavik
Notre amie Laurence arrive pour partager notre quotidien durant un mois et compte tenu d’une météo pluvieuse, nous décidons de rester encore un jour pour visiter la capitale.
La ville de Reykjavik est très aérée et comprend un nombre limité d’immeubles de plus de 5 étages. De nombreux espaces verts lui confèrent plus une apparence de belle ville de province que celle d’une capitale. De nombreuses maisons ayant une centaine d’année ont été conservées et rénovées avec des façades de couleurs vives, propres aux pays du Nord. Un magnifique lac de 600 m sur 300 marque le centre-ville et baigne les fondations de la très moderne mairie tout en en se perdant dans un magnifique parc public qui jouxte l’aéroport des lignes régionales.

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14 - 15 juillet 2014 Reykjavik - Pingvallavatn - Hnappadalur
Le cornac est content de pouvoir enfin décoller de Reykjavik vers 13 heures, en direction de Pingvellir, haut lieu de l’histoire Islandaise. En effet Pingvellir a été le lieu de création, en 930, puis de réunion du premier parlement du monde, l’Alping qui réunissait les chefs des assemblées locales des premiers sites de colonisation de l’Islande par les Vikings.

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16 juillet 2014 Hnappadalur - Budahraun
Nous revenons sur la route 54 pour gagner la région du volcan Snaefells, lieu de l’entrée du voyage au centre de la terre selon Jules Vernes.
Nous poursuivons notre route jusqu’aux villages de Arnastapi, et de Hellnar où nous effectuons une ballade sur un sentier qui n’a de côtier que le nom. L’observation sur le site d’une arche basaltique des nombreuses nichées de Fulmars est plus heureuse, même si la lumière est toujours tamisée par un voile de nuage qui écrase le relief et les couleurs.

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17 juillet 2014 Budahraun - Snaefells - Helissandur
Notre objectif de voir le sommet du Snaefells, 1446 mètres et son glacier est déjà compromis dès le déjeuner. De même le temps couvert et pluvieux ne nous incite pas à partir marcher.

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Nous reprenons la route 54, qui nous fait franchir un col pentu comme habituellement en Islande, pour atteindre Olafsvik. Comme à chaque fois que nous arrivons dans un port de pêche nous cherchons à acheter du poisson frais. Sans succès.
Nous reprenons la route en direction de Rif, petit village de pécheurs qui paraît se développer dans sa zone portuaire pour la prise ne charge et la mise en valeur du poisson.
Nous ne nous sommes pas arrêtés à Rif au hasard, mais parce qu’un petit établissement tenu par des femmes de pécheurs est réputé pour son excellente soupe de poisson et ses desserts maisons… Vérification se faisant, dans une ambiance familiale avec seulement 6 petites tables dans une maison semblable à un logement familial, nos papilles se délectent d’une extraordinaire soupe, bien assaisonnée et avec de beaux morceaux de poissons et crustacés. Le
restaurant Gamla Rif, mérite malgré sa carte restreinte, le détour, car ce qui y figure est excellent. Cependant mieux vaut réserver au vu de la place restreinte : gamlarif@simnet.is.
18 juillet 2014 Helissandur - Stadarholskirkja
Après une nuit calme nous retrouvons notre compagne de voyage, la pluie. Le temps est couvert est nous quitterons la péninsule du Snaefells sans voir le sommet de celui-ci. Par dépit nous photographions l’image qui est sur le panneau d’information de la place sur laquelle nous avons dormi.

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Notre route 54 suit la côte Nord du Snaefellsnes et traverse un beau paysage montagneux que la météo nous permet d’apercevoir par intermittence. La côte est découpée et tantôt nous passons digues et ponts sur un fjord, tantôt nous coupons une presqu’île. Après Grundarfjördur nous rentrons dans la région de grandes sagas de Eyrbiggja, ces histoires mythiques qui mêlent hommes, dieux, trolls et elphes et qui ont fondés la culture islandaise. La brume et la pluie nous aident à entrer dans le mythe mais nous ne rencontrons pas les personnages qui se tiennent surement à l’abri.

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19 juillet 2014 Stadarholskirkja - Breidavik

Nous entrons dans les fjords de l’Ouest en suivant la route 60, puis la route 62.
Il y a une douzaine de fjords, d’une longueur de 3 à 20 kilomètres, qui découpent la première moitié de la côte sud des fjords de l’Ouest. La rive devient ensuite moins sinueuse, tout en restant très montagneuse avec des sommets atteignant 600 mètres, dont les flancs plongent dans la mer en tolérant juste l’entaille en corniche de la route.

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Nous sommes sur la trace des macareux et de leurs falaises légendaires du Latrabjarg, qu’ils peuplent par milliers. Cette pointe et son phare marquent l’extrémité Ouest de l’Islande et par la même occasion de l’Europe (Açores exceptées). Nous espérons une fenêtre météo plus clémente pour le lendemain et souhaitons passer la nuit à proximité. Nous franchissons un dernier col à près de 500 mètres d’altitude dans un brouillard à couper au couteau et allumons même nos projecteurs LED avant de manière à être bien vus sur ces routes étroites.

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20 juillet 2014 Breidavik - Latrabjarg

Journée MACAREUX… ils sont là, nichés dans des falaises de plus de 5 kilomètres de long et dont la hauteur va jusqu’à 400 mètres. Les macareux du haut de la falaise sont peu farouches, même curieux des nombreux visiteurs qui viennent de toute l’Europe pour les voire. Ils se laissent approcher à 2 mètres de distance et nous regarde avec un air malicieux. Aujourd’hui leurs plumes sont parfois dérangée par les rafales de vent qui évitent aux photographes de transpirer derrières leurs objectifs.

Les macareux moine ont un nom allemand bien plus évocateur que leur titre écclésiastique dans notre langue : Tauchpapegaye, les perroquets plongeurs. Ces oiseaux de la famille des pingouins ont des gestes et attitudes de clown lorsqu’ils sont à terre et leur bec rouge vif vertical, plat et mince, renforce cette impression de maladresse. Ils doivent battre de leurs petites ailes sous-dimensionnées plus de 100 coups par minutes pour se maintenir en vol et leurs atterrissages quasi verticaux son spectaculaires. Ils sont par contre de remarquables plongeurs et se nourrissent principalement de poisson. Fidèles en amour et à leur terroir, ils gardent le même partenaire et retournent chaque année nicher dans le même terrier qui compte plusieurs pièces ! Plus de la moitié des macareux recensé viennent nicher chaque année pendant 4 à 5 mois en Islande et retournent, dès la mi-août, passer le reste de l’année en mer.

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21 juillet 2014 Latrabjarg – Chutes de Dyndjandi
Nous poursuivons notre découverte des fjords de l’Ouest. Le temps est sec et nous découvrons, en retournant en direction du Patreksfjördur, les paysages parcourus à l’aveugle, dans la pluie et le brouillard, l’avant-veille. Notre itinéraire voit alterner cols de montagne et côtes des fjords et nous gravissons plusieurs fois 300 ou 400 mètres de dénivellation avant de retourner vers la mer.
Nous découvrons les magnifiques chutes de Dyndjandi et nous installons sur un belvédère en bordure de piste. C’est en admirant ces beautés naturelles que nous buvons un apéritif pour fêter le passage de nos 4'000 kilomètres en Islande et de nos 6'000 kilomètres depuis notre domicile.

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22 juillet 2014 Chutes de Dyndjandi - Isafjördur
Les chutes de Dyndjandi dévalent le front d’un plateau rocheux sur une largeur d’une cinquantaine de mètres à leur sommet et s’évasent pour atteindre une septantaine de mètres de largeur à la base du premier et plus impressionnant palier. La hauteur de celui-ci est de 100 mètres et donne à l’eau, qui se regroupe dans un lit plus étroit, un élan rugissant pour franchir encore 5 paliers totalisant une soixantaine de mètres avant de rejoindre la mer. Le rideau d’eau est harmonieux et imposant et les visiteurs apparaissent sur le sentier comme de minuscules fourmis face à cette démonstration hydraulique offerte par la nature. Cette chute qui a certainement un débit supérieur à 30 m3/s est sans doute parmi les 2 ou 3 à ne pas manquer en Islande.

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Isafjördur, escale rêvée de ces dames, est la principale ville des fjords de l’Ouest avec près de 3'000 habitants.
Nous dénichons un camping discret installé près du port et qui n’est pas choisi pour son site, mais pour sa proximité du centre-ville.
23 juillet 2014 Isafjördur
Journée à Isfjördur commence par une visite de la ville qui est le chef-lieu des fjords de l’Ouest. Une activité importante liée à la pêche a structuré la ville depuis des siècles.

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La particularité d’Isafjördur est d’avoir la mer de tous les côtés, à l’exception d’une petite bande de 250 mètres de largeur qui la rattache au pied du massif montagneux du Eyrarfjall (724 m). Le centre historique de la ville est en retrait, plus proche de la côte Nord-Est de la petite péninsule urbanisée. Il est composé de nombreuse maison datant de la 2ème moitié du 19ème et de la première moitié du 20ème siècle. Ces maisons, datant de l’époque où la ville était une importante base pour les baleiniers norvégiens, sont en bois et doublées extérieurement avec des parois tôlées. Elles ont encore la plupart des vieilles fenêtres en bois à simple vitrage, ce qui sous ces latitudes choque les énergétiquement sensibles que nous sommes. Ces habitations anciennes sont repeintes ou rénovées avec goût, égayant le centre-ville de teintes vives. On dirait que les habitants participent au concours de la plus belle maison rétro.

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24-25-26 juillet 2014 Isafjördur - Kambsnes – Stadur (croisée 643/645)-Drangsnes
Départ vers 10 heures pour la suite de notre route de fjords en direction de l’Est. Cette route offre des magnifiques vues sur les côtes Sud du Hornstrandir et sur les flancs des montagnes qui sont encore fortement enneigés. La contrée est très sauvage puisque entre Sudavik et Holmavik, située elle sur le Hunafloi qui marque le début des fjords du Nord, il y a plus de 100 kilomètres sans localités. Seuls des fermes isolées ponctuent de temps en temps le paysage.

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Alors que le camion n’est pas encore arrêté, Laurence s’exclame « Des bolets ! ». En effet on aperçoit facilement depuis la cabine du camion de beaux champignons beiges et bruns entre les lichens et buissons de la colline, certain à 20 mètres, d’autres à 30 ou 40 mètres, d’autres encore à 70 ou 80 mètres de distance ! Laurence ayant vérifié et confirmé son diagnostic mycologique, le cornac l’accompagne à la cueillette avec une pensée émue pour feu son ami Jean-François.

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En une demi-heure, avant le casse-croûte, nous récoltons avec Laurence 5 kilos de bolets.

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Un appel international adressé à SOS Bolets, dit Flambard, nous donne de claires instructions en vue de la conservation de la récolte.
Après préparation il nous reste 2,2 kilos de bolets qui sont blanchis et mis sous vide (eh! oui Sylviane a tout prévu dans Babar), tandis que 300 à 400 grammes seront consommés le soir avec des filets mignons de porc.

27 juillet 2014 Drangsnes - Hvammstangi
Nous partons en direction du Nord, pour faire le tour de la péninsule de Drangsnes. La côte nous donne un aperçu de ce que doivent être les rivages du Strandir qui commencent quelques kilomètres plus loin.
Cette région est sauvage à souhait et inhabitée, les plages de gravier et galets volcaniques gris alternent avec des récifs découpés. Seuls quelques moutons pâturent les landes entre les pierriers desséchés. Les grèves sont jonchées de bois flottants qui proviennent de l’océan arctique et malheureusement de débris de matériel de pêche et autres déchets plastiques apportés par la mer.

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Notre route tourne enfin vers le Nord et nous remontons en direction du village de Laugarbakki. Lorsque nous arrivons à proximité nous admirons des cavaliers qui déplacent un troupeau d’une cinquantaine de chevaux en suivant le lit d’une rivière.

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28 juillet 2014 Hvammstangi - Varmahlid
A Blönduos nous faisons une escale ravitaillement pour 5 ou 6 jours en vue de notre montée dans le centre de l’île. Toujours la même difficulté pour trouver du poisson frais et nous découvrirons même, quelques jours plus tard, que le beau filet de saumon que nous avons acheté est de provenance chilienne !
Peu avant Varmahlid nous allons visiter une magnifique église en tourbe avec son intérieur dépouillé en bois. Cet édifice a été construit en 1836 sur un emplacement occupé par une église depuis plusieurs siècles.

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29 juillet 2014 Varmahlid - Laugafell
Décollage avant 10 heures dans des conditions météo déplorables qui
n’entame pas le moral de l’équipage. Nous décidons de partir vers les
montagnes du centre.
Nous nous élançons sur la route 752, qui devient piste après 25 kilomètres parcouru parmi la verdure et les grandes exploitations agricoles. Nous nous engageons ensuite dans l’étroite vallée du Vesturdalur qui accueille quelques fermes plus pauvres que nous apercevons entre les limbes d’un brouillard qui s’installe. De nombreux petits lacs frisent sous un vent forcissant peu avant notre arrivée à Laugafell.

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Une source alimente un bassin, en pierres naturelles d’une cinquantaine de m2, dont la température avoisine les 38°C. Laurence et Sylviane en profite immédiatement malgré le vent et le ciel bas.
30 juillet 2014 Laugafell – Lac Hägöngulon
Notre parcours débute sur des plateaux gris et graveleux. Les éclaircies qui se renforcent nous permettent de voir de mieux en mieux la calotte sommitale, à 1763 mètres, du Hofsjökull, le 3ème glacier d’Islande d’une superficie de 995 kilomètres carrés. Le paysage prend enfin du relief et les couleurs deviennent lisibles, en particulier sur les flancs des montagnes à proximité du Tungnafellsjökull, volcan recouvert par un glacier qui culmine à 1530 mètres. Les lacs et rivières que nous côtoyons prennent des teintes métalliques sous le soleil souvent tamisé par les nuages.

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Nous prenons une petite piste sur la gauche en direction du Hägöngulon. Après une dizaine de kilomètres de montée sur la petite piste, nous apercevons d’abord un site de forage, qui laisse présager une exploitation énergétique, puis en gravissant le dernier kilomètre jusqu’à un petit col, nous découvrons cette vallée géologique extraordinaire. Le lac en forme de croissant est situé au pied du Köldukvislarjökull, une langue glacière de l’immense Vatnajökull, plus grand glacier du monde pôle exceptés. Le glacier n’a pas de front car il se termine dans un grand champ de lave duquel émanent de nombreuses vapeurs attestant de la présence de source chaude.

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Malgré les rafales et la température qui descend, nous décidons de rester sur le col et Laurence affrontera avec beaucoup de bravoure et une cruche les 4°C de la nuit, notre chauffage diesel auxiliaire étant en panne !
31 juillet 2014 Lac Hägöngulon - Landmannalaugar
Soleil !!! 5°C le matin
Magnifique et inhabituel soleil au réveil sous un vent toujours soutenu et un panorama toujours captivant.

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Nous rejoignons la F26 pour poursuivre en direction du Sud-Est, profitant à nouveau de magnifiques vues sur les glaces du Hofsjökull.
Nous profitons de la pose pour appeler nos amis Suzette, Raymonde et Hubert, qui voyagent avec des amis pour une dizaine de jours en Islande. Selon l’itinéraire qu’ils nous ont donné, ils devraient venir cet après-midi à Landmannalaugar, soit à une cinquantaine de kilomètres de notre position.
Nous retrouvons le groupe des 7 vaudois peu avant Landmannalaugar qu’ils viennent de quitter.Une petite bouteille de chasselas entre 10 nous permet de marquer le plaisir des retrouvailles et du partage des expériences islandaises.

MISE A JOUR 20.08.2014

1er août 2014 Landmannalaugar
L’après-midi est consacré à une belle ballade de deux heures commençant par une gorge qui longe le champ de lave qui sert de toile de fond au camping et à la source chaude. A l’arrière de celle-ci nous nous élevons sur le flanc d’une montagne pour aller observer les solfatares qui crachent leur vapeurs et se parent de cristaux de souffre jaune vif. La descente nous permet de rentrer en traversant l’impressionnant champ de lave d’une trentaine de mètres d’épaisseur qui fait ressembler notre chemin à des montagnes russes.

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Au menu de la soirée patriotique, pas de discours, pour la première fois depuis 28 ans, à une ou deux exceptions près, mais une bonne raclette ! Nous avons en effet découvert un fromage à pâte mi-dure islandais qui, moyennant léger salage avant dégustation, se prête parfaitement au plat valaisan.
2 août 2014 Landmannalaugar – Maelfell Myrdalsjökull
Malgré les frimas matinaux, Laurence et Sylviane s’en vont aux bains après le petit déjeuner, alors que l’affluence est minime, les marcheurs étant déjà partis et les cars d’excursionnistes pas encore arrivé.
C’est en effet l’une des découvertes que nous avons faite dans ce pays, des autocars tous-terrains parcourent quasiment toute les pistes de montagnes principales du pays. Les chauffeurs habiles méritent des félicitations pour leur dextérité et des remerciements pour permettre aux touristes, sans voitures 4X4, de découvrir les régions de montagne de l’île.
Le cornac ayant effectué ses contrôles ordinaires de Babar, après avoir débuté sa journée par l’écriture du journal, nous partons vers 11 h 30 pour de nouvelles aventures. Notre objectif est d’aller chatouiller le Myrdalsjökull sur son côté Nord, soit prendre la piste F210 sur laquelle nous avions fait demi-tour avec Francis et Madeleine au début juillet en raison de la météo médiocre.

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Nous nous élançons dans le delta de sable noir, devant lequel nous avions rebroussé chemin, qui est irrigué est façonné par les eaux de fontes du glacier. A notre surprise il y a plutôt moins d’eau que le mois précédent et le sable est ferme permettant une conduite facile. Face à nous le cône quasi parfait du Maellfell (792 m) est recouvert de lichens et présente un contraste saisissant avec le delta noir qui l’entoure. Nous contournons ce géant vert et ses trolls, qui nous dominent de 200 mètres, franchissons le gué qui est à ses pieds et nous installons pour la nuit face à une calotte glacière désormais totalement visible.

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3 août 2014 Maelfell Myrdalsjökull - Seljalandsfoss
Nous repartons vers 9 h 30 sur la piste qui traverse le sable noir sur plus de 12 kilomètres.Les rayons de soleil qui percent parfois souligne le contraste avec les flancs vert des montagnes qui bordent cette haute plaine.
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La vallée du refuge de Alfavatn offre à ce dernier un emplacement panoramique sur les rives du lac. La piste sort de ce lieu par une passe étroite et spectaculaire qui fend une crête volcanique. Les vallées, que nous traversons perpendiculairement, sont ouvertes vers le Sud est nous voyons au loin la face Nord d’une célèbre montagne et son glacier : l’Eyafjallajökull.

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4 août 2014 Seljalandsfoss - Vik
La route circulaire 1 nous mène ensuite jusqu’au centre d’information sur la célèbre éruption de l’Eyafjallajökull, volcan sous une calotte glacière dont l’éruption de 2010 a paralysé le trafic aérien européen. Le centre a été créé par la famille de Olafur Eggertson, le dynamique exploitant du domaine voisin de Porvaldseyri, l’un des plus touchés par l’éruption. En effet, se sont 20 à 30 centimètres de cendres du volcan qui ont recouvert en quelques jours les bâtiments et les terres du domaine, forçant l’évacuation des habitants et du bétail. Après des moments de découragement Olafur et sa famille ont décidé de rester et de dégager, aidé par la protection civile et des bénévoles, les bâtiments du domaine. Ils ont à nouveau hersé et semé et la pluie les a aidés à rétablir la fertilité des sols dans lesquels les herbages et les cultures ont repoussés plus rapidement qu’attendu.

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Pendant les deux années qui ont suivi les cendres riches en éléments minéraux ont permis de se passer d’engrais du commerce. Cette belle histoire qui illustre le tempérament des islandais, et leurs relations avec la nature exceptionnelle, mais parfois dévastatrice, dans laquelle ils vivent, est racontée dans un film qu’Olafur a eu l’intelligence de faire tourner. Nous arrivons au moment où une projection en français, pour un groupe déjà installé dans le noir de la salle de projection, va débuter. Nous prenons notre billet et nous installons discrètement au dernier rang…
Lorsque la lumière se rallume une surprise incroyable nous attend : assises au rang devant le nôtre Claudine, Gladys et Marinette, ainsi que Georges le mari de Claudine et ancien régent au village, font partie du groupe de touristes romands présent. Nous partageons la joie de ces retrouvailles inattendues et totalement fortuite.
Nous poursuivons ensuite notre route en direction de Vik et d’abord de Dyrhölaey, un promontoire avec un phare qui est le point le plus méridional de L’Islande. Avec Francis et Madeleine nous avions visité cette péninsule de roches basaltiques par un vent tempétueux d’Ouest, entre 90 et 100 km/h selon la météo officielle. Cette fois un vent soutenu de l’Est, de l’ordre de 50 à 60 km/h, balaie la mer et les nuages et le soleil prend presque le dessus sans parvenir à nous réchauffer. Les macareux, autrefois terrés dans leurs terriers, sont cette fois bien là et entraînent leurs petits à voler et planer dans un vent favorable à cet exercice.

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5 et 6 août 2014 Vik - Kirkjubaejarklaustur - Jökulsarlon
Pour atteindre le Skaftafell, lieu mythique d’Islande où l’on peut sentir les conjonctions géologiques de volcans, montagnes et glaciers, nous devons d’abord traverser, sur une trentaine de kilomètres le Skeidararsandur. Ce delta est formé par les alluvions du glacier qui porte le même nom, et surtout par les éruptions successives des volcans situés en amont. En novembre 1996, une éruption survint sous la calotte glacière du Vatnajökull, à plus de 50 kilomètre au nord de la route. Ce déclencha alors un phénomène que les islandais craignent bien plus que la lave ; une énorme crue glacière. Ces crues sont le résultat de la fonte de la glace exposée à la chaleur des volcans qui entre en activité sous la calotte (l’épaisseur de la glace peut atteindre plus de 1'000 mètres au Vatnajökull). Lorsque le bord du glacier cède sous la pression de l’eau les volumes d’alluvions, de glace et d’eau sont gigantesques. En 1996 un pont de 376 mètres de long fut totalement emporté, un autre pont fut emporté sur 176 mètres de longueur. L’ampleur de cette crue glaciaire est difficile à imaginer. Les experts qui suivent constamment l’évolution des volcans et glaciers, et prennent les mesures de protection de la population, avait évalué un flux maximum de 20'000 m3/seconde, finalement celui-ci atteignit en 15 heures 50'000 m3/seconde ! Il charriait des blocs de glace de plus de 100 tonnes… Un monument avec des poutrelles de pont tordues rappels ces faits et nous replace à notre dimension face aux phénomènes naturels.

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Le centre des visiteurs de Skaftafell, quelques kilomètres plus loin est fortement encombrés par les touristes en groupe ou individuels. Nous rebroussons chemin face à cette foule et partons vers la langue glacière du Svinafellsjökull que nous avions visitée avec Francis et Madeleine. Aujourd’hui les conditions ont changé, le soleil est devenu radieux et nous observons au-dessus de ce glacier les sommets du massif de l’Oraefajökull, dont le Hvannadalshnjukur, le plus haut sommet du pays avec 2'110 mètres.

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7 août 2014 Jökulsarlon - Höfn
Le dernier jour que Laurence passe avec nous n’est pas un cadeau et c’est en oubliant les reflets espérés de Jökullsarlon que nous prenons la route de Höfn, principale localité de la région.

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Nous arrivons à Höfn, localité sans intérêt particulier si ce n’est son port de pêche très actif, et partageons un succulent repas de langoustines, offert par Laurence, dans un restaurant réalisé dans un ancien entrepôt sur le port, le Pakkhus. Höfn est en effet la capitale islandaise du homard et de la langouste qu’elle célèbre dans une fête annuelle en juillet.

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8 août 2014 Höfn
Nous accompagnons Laurence au car de 7 h 30 pour Reykjavik. Le véhicule de la société Sterna est des plus modernes et devrait offrir à notre amie un voyage confortable d’une durée d’une dizaine d’heures.
Nous nous consacrons ensuite à des travaux de rétablissement du véhicule, nettoyage cellule et Doka, rangement du garage, etc.
9 – 10 août 2014 Höfn - Almannaskarö
Nous consacrons la matinée à poursuivre les tâches administratives site internet et journal. Passé une bonne douche, pour profiter des installations du camping, et le casse-croûte, nous procédons aux vidanges et plein habituels et prenons la route en direction de l’Est.
Nous trouvons un emplacement au sommet de l’ancien col Almannaskarö , celui-ci offre, entre les averses et bancs de brouillard, une vue panoramique sur la baie de Höfn et les montagnes et glaciers du Sud-Est du Vatnajökull.

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Pendant la nuit et la journée du 10 août, nous sommes confrontés à des vents continus de l’ordre de 50 à 60 km/h et à des averses persistantes. Pas de quoi perturber les fourmis laborieuses qui se consacrent, avec assiduité, aux tâches site internet et journal, en attendant que le panorama se dégage.
11 août 2014 Almannaskarö - Djupivogur
Nous poursuivons notre remontée de la côte Est de l’Islande dès 12 heures avec des éclaircies d’abord timides puis plus importante qui donne du relief au paysage. Nous dépassons le phare de Hvalnes Hvitingar pour découvrir une côte escarpée, marquée d’une part par des récifs qui découpent la mer en une magnifique dentelle fleurie de l’écume des vagues, et d’autres part par des montagnes dont les flancs ne sont que des vastes pierriers qui dévalent du sommet jusqu’au bord de mer sur 200 à 300 mètres de hauteur. Ces pentes sont constituées de graviers grossiers, avec des pierres dépassant rarement la taille d’un ballon de foot, et sont donc particulièrement instables, alimentée continuellement par la fracturation des rochers des crêtes par les forces de la nature. L’accrochage de la route circulaire 1 à flanc de coteaux est donc est donc une performance qui nécessite des travaux d’entretien impressionnants.

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Des gabions et des palplanches sont installés pour tenter de stabiliser les glissements, tandis que les matériaux excédents sont déversés à l’aval de la route et s’écoulent en direction de la mer.
Nous atteignons en fin d’après-midi Djupivogur, sympathique petit port de pêche où nous nous installons dans le camping qui domine le port pour recharger nos batteries et faire les lessives. L’hôtel qui gère le camping, situé dans un bâtiment datant du début du XXème siècle, offre une bonne liaison internet ce qui est également agréable. Cette localité, la plus ancienne des fjords de l’Est, a la particularité d’avoir été victime, en 1620, d’une attaque de pirates d’Afrique du Nord ! qui pillèrent la ville et emmenèrent plusieurs dizaines d’esclaves.

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12 août 2014 Djupivogur – Phare de Streitishvarf
Désireux de profiter de l’excellente liaison internet de l’hôtel, nous consacrons notre matinée aux affaires administratives. En effet Laurence est rentrée et les affaires ont repris, nous avons reçu de sa part une abondante transmission de courriels. Eh oui ! il y a au-delà de l’océan un monde duquel nous provenons et dans lequel nous avons encore des affaires courantes. L’une des moins agréables est sans doute celle du Picsou vert et blanc qui cherche à spolier les agriculteurs en fin de carrière dont nous sommes.
Nous quittons Djupivogur vers 14 h 30 pour poursuivre notre remontées de la côte Est en suivant les rivages du Berufjördur dans lequel nous observons un bateau ancré avec une douzaine de parc circulaires pour l’élevage piscicole.

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13 août 2014 Phare de Streitishvarf – Lac Hälslön
La piste 964 qui débute notre trajet dessert une demi-douzaine de ferme sur la rive droite de la Breidalsa. Nous rejoignons la route circulaire 1 qui est une piste assez escarpée pour franchir le col qui sépare la vallée de Breidalur de celle de la Grimsa en direction de Egilsstadir. C’est une dizaine de kilomètres avant cette dernière ville que nous tournons à gauche pour remonter la côte du Lagarfjöt en direction de Hallormsstadur.

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Cette région a la particularité de compter la seule grande forêt adulte d’Islande, dont les premiers plants ont été mis en place à la fin des années 30. Rappelons-nous qu’à l’arrivée des Vikings, l’Islande était couvertes de grandes forêts qui disparurent peu à peu pour répondre aux besoins de la construction, bateaux et maisons, et du feu. Le repeuplement est constitué principalement de bouleau nain, de mélèze, d’épicéa, de sorbier et de charmille. Le recru fourni démontre que cette forêt est désormais pérenne. Nous retrouvons une impression oubliée : celle de suivre une route traversant une zone forestière.

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Après le casse-croûte, compte tenu de la météo plutôt favorable, dans ce pays il ne faut pas attendre le grand ciel bleu pour faire quelque chose, nous décidons de poursuivre en direction du Snaefell, volcan éteint de 1833 m, couvert d’une calotte de glace et visible depuis tout le Nord-Est de l’Islande.

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Le barrage qui retient le lac Hälslön, long d’une vingtaine de kilomètres et large de deux à trois, est là pour témoigner de l’énorme production d’énergies renouvelables qui mobilise le pays. Cette énergie permet d’attirer de grosses industries, comme celles de l’aluminium et de développer les emplois et le PIB dans un pays que la crise financière a fortement éprouvé. Ainsi ce barrage, alimenté par les eaux de fonte de la zone Nord-Est du Vatnajökull, dont la digue fait 198 mètres de haut, alimente par 40km de conduites souterraines et 600 mètres de chute, une centrale de 700 MW comprenant 6 turbines Francis de 130 MW. C’est à proximité de ce géant que nous nous installons pour la nuit.

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14 août 2014 Lac Hälslön - Hallormsstadur
Après quelques contrôles et resserrages d’écrous nous prenons la 910, devenue piste, en direction du Nord pour nous rapprocher du Herdubreid,

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dont nous avons aperçu le sommet la veille et éventuellement de l’Askja. Les hauts plateaux rocheux et graveleux ne laissent place que de temps en temps à des vallons plus verts dont les cours d’eaux permettent le développement de la végétation. Mais chaque passage sur un col ou une crête offre de splendide panorama.

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Compte tenu de notre rendez-vous du soir avec nos amis Jean-François et Cornélia, nous n’aurons vraisemblablement pas le temps d’aller jusqu’à l’Askja. Nous stoppons à la rivière Kreppa pour le pic-nic et prenons ensuite le chemin du retour par la très roulante piste F 905.
Deux à trois cent mètres avant de rejoindre l’asphalte de la route circulaire 1, je jette machinalement un coup d’œil dans mon rétroviseur pour découvrir que mon escalier tente un dépassement par la droite et est déjà sorti de 30 cm ! Arrêt immédiat pour constater que les deux chevilles qui fixent normalement l’escalier sont cassées et que dit escalier peut profiter de ses envies de libertés… Après assurrage de l’escalier par des liens de fil électrique nous reprenons notre route vers Hallormsstadur et sa forêt pionnière.
La soirée est passée à évoquer les projets et expériences de voyages des uns et des autres, sur les différents continents, autour d’un excellent Curry préparé par Cornelia. Le voyage est une passion qui se partage, ouvre les esprits, efface les soucis et crée l’amitié…
15-16 août 2014 Hallormsstadur – Eskifjördur (Sud)
Après quelques achats et quelques liaisons internet nous quittons la ville d’Egilsstadir en direction de Reydarfjördur et Eskifjördur, localités des fjords de l’Est que nous n’avons pas encore visitées.
Nous repassons le col que nous avons pris 2 mois plutôt pour commencer notre périple islandais et dépassons Reydarfjördur que nous visiterons au retour. 5 à 6 kilomètres plus loin nous découvrons l’imposante usine d’aluminium d’Alcoa et ses interminables halles de laminage.
Le lendemain 16 août, après une nuit ventée et pluvieuse nous décidons de rester à ce bel endroit pour nous consacrer au tri des photos, au journal et à la préparation de la mise à jour du site « deshommesetdeslieux ». La météo est adéquate pour ce genre de travaux intérieurs et ne nous laisse qu’une ou deux brèves accalmies, inférieures à une demi-heure, pour faire quelques pas et photos.

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17 août 2014 Eskifjördur (Sud) - Oddsskarö
Nous reprenons la route vers 14 h 30 en direction du village d’Eskifjördur distant de 7 ou 8 kilomètres. Ce village de 1'000 habitants a conservé de nombreuses maisons qui ont presque ou plus d’un siècle et nous prenons le temps de nous y balader.

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Nous attaquons ensuite les rampes du Oddsskarö, qui est le plus haut col des voies rapides (asphaltées) islandaises avec une altitude de 632 mètres. Il offre des vues magnifiques sur le Reydarfjördur avant de s’enfoncer dans une courte vallée qui héberge une station de ski avec trois téléskis et des pistes éclairées.

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La route s’engouffre ensuite dans un tunnel à voie unique, avec places d’évitements pour le sens non-prioritaire, un de ceux qui développe les angoisses de la navigatrice. Pour le cornac pas de souci puisque les camions semi-remorque avec les conteneurs de 40 pieds y circulent. Il s’agit juste de se concentrer pour rester bien au milieu de la chaussée et ne pas heurter les bords de la voûte.
Les rampes de la descente nous conduisent vers la localité terminus de la route, Neskaupstadur, qui compte plus de 1’400 habitants. Elle aussi est animée par un pôle économique important : la plus grosse usine de congélation et conserverie d’Islande, la Sildarvinnslan (SNV).

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18 - 19 août 2014 Oddsskarö - Egilstadir

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Nous quittons notre belvédère pour redescendre à Reydarfjördur. Les nombreux commerces témoignent de l’essor économique des trois localités. Cela nous arrange bien puisque nous devons restreindre durablement la liberté de notre escalier et trouver les pièces nécessaires. Nous devons également résoudre les problèmes électriques de Babar, qui n’a plus, depuis plusieurs semaines et malgré les tâtonnements du cornac, de feux de position et de gabarits du côté gauche.
Après une visite peu prolifique au magasin de bricolage Hüsasmidjan, nous continuons notre exploration pour trouver enfin
le paradis des fournitures professionnelles : Launafl . Un fournisseur avec d’innombrables étagères comprenant les pièces nécessaires pour la mécanique, l’électricité, le sanitaire, etc. Nous y trouvons les ressorts que nous cherchions, et même la rallonge de conversion électrique entre prise camping-car et prise européenne, que nous désespérions de trouver depuis des semaines. Le responsable nous explique, alors que je le félicite pour l’assortiment disponible, que c’est la présence d’Alcoa qui a permis le développement de l’entreprise. Celle-ci comprend également un atelier de mécanique véhicule qui n’a malheureusement pas la possibilité d’ausculter Babar pendant les deux prochains jours.
Nous reprenons ensuite la route d’Egilsstadir. En arrivant nous explorons les quartiers industriels pour trouver un atelier susceptibles de ranimer l’aile lumineuse gauche de Babar. Nous prenons rendez-vous pour le lendemain 9 heures dans une entreprise qui traite tous les problèmes électriques, bâtiments, véhicules :Rafey hf.
Le lendemain, après ¾ d’heure d’attente, un électricien sympathique nous demande de rentrer Babar à l’atelier. Après une heure et demi de tâtonnements, et un téléphone chez un spécialiste MAN, les lumignons de notre Babar s’illuminent les uns après les autres, comme d’ailleurs le visage de notre électricien.
Le coupable du court-circuit est le feux de gabarits arrière bas, sur support caoutchouc, qui sera puni par extinction.
En repartant nous poursuivons notre exploration pour obtenir un devis d’un atelier de pneus pour tourner sur la jante les deux Michelin avants, plus usés à l’extérieur qu’à l’intérieur. Nous trouvons, rendez-vous est pris juste après le casse-croûte, et après presque deux heures d’effort soutenu, juste le temps de perdre l’envie de faire ce travail au bord d’une piste sur nos jantes monobloc, Babar est fière de ses chaussures retalonnées.
Nous décidons finalement de faire le tour du Lagarflöt, le lac sur le bord duquel est situé Egilsstadir, pour tester la fiabilité du travail sur les pneus et les réactions de Babar. Une soixantaine de kilomètres plus tard, dont une quinzaine de piste, le test est positif et nous nous installons au camping d’Egilsstadir, qui a un bon wifi, pour la suite des travaux divers en attendant notre descente de demain vers l’embarcadère de Seydisfjördur.

MISE A JOUR 19.09.2014

20 août 2014 Egilstadir - Seydisfjördur
Nous recevons un SMS de nos amis Jean-François et Cornélia qui ont dû évacuer la région Odarhraun – Sprengisandur au lendemain de leur visite à l’Askja. En effet sous le Nord-Ouest de la calotte du Vatnajökull, le volcan Bardarbunga se réveille et le bulletin tectonique du site météo islandais annonce que le magma est remonté jusqu’à une profondeur de 3 à 7 kilomètres. La carte sismique indique de nombreux séismes au cours des dernières 48 heures dont plusieurs d’une amplitude de 4 à 5 sur l’échelle de Richter. Si le magma atteint la surface et fait fondre la calotte, d’énorme flux glaciaires sont à craindre et l’évacuation du plateau central vise à prévenir cette hypothèse. A noter qu’il est difficile de prévoir quelles régions seront touchées puisque les énormes flux glaciaires de 1996, qui ont emporté les ponts sur la côte Sud de l’Islande (Skeidarsandur), provenaient d’une éruption proche du Bardarbunga, soit 80 kilomètres au Nord de la zone touchée.
Il est vraiment temps de quitter l’Islande !
Nous démarrons pour Seydisfjördur, notre port d’embarquement, vers 16 h 30, après les opérations logistiques habituelles. On dirait que l’île veut nous dire au revoir puisque le soleil est magnifique et nous permet de faire quelques belles photos de la plaine d’Egilsstadir en franchissant le col qui nous sépare de la mer.

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21-22 août 2014 En mer Atlantique Nord

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Les deux jours de traversée nous donne l’occasion de rencontrer d’autres camionneurs de l’aventure.
Nous rencontrons en particulier Werner et Sylvia, les lucernois que nous avions brièvement croisés sur la piste au Nord du Myrdalsjökull. Ils ont un magnifique MAN 18.340 réalisé par Tartaruga qui a été achevé en novembre dernier.
Didier, Claire et leur fille, qui ont un camion Renault d’une vingtaine d’année sur lequel Didier a construit récemment une cellule. Ce sont des passionnés d’Islande puisqu’ils sont à leur 9ème voyage sur l’île. Ils habitent par ailleurs à quelques kilomètres de Michel et Nicole, « Desertman », qui sont des amis de l’équipe Mantruck-aventure. Un autre français de la région de Grenoble, architecte, voyage avec eux en emmenant son fils dans un Iveco Trukker qui a moins de cinq ans et supporte une cellule construite par un carrossier français.


Quelques informations importantes :
- Site informant des conditions météo et de l’état des pistes : http://www.vegagerdin.is/english/road-conditions-and-weather/

- Site officiel de la météo région par région, prévisions correspondent bien à la réalité ... (pour nous pluie, pluie ...!!!) :
http://en.vedur.is

- Site très complet de l’Office du tourisme d’Islande :
http://fr.visiticeland.com

- Compagnie de ferry Danemark - Islande, avec escale possible aux îles Faroes :
http://www.smyrilline.com

- Site donnant de nombreuses informations sur les horaires de bus, ferry ... :
http://www.nat.is/travelguideeng/bus_stop_south_iceland.htm

- Site Vodaphone donnant les couvertures GSM, G3, G4 :
http://www.vodafone.is/en/information/coverage/

Bon à savoir :
- Le paradis des fournitures professionnelles : Launafl un commerce situé sur le port de Reydarfjördur comprenant les pièces nécessaires pour la mécanique, l’électricité, le sanitaire, etc. et dispose également un atelier de mécanique véhicule .
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Egilsstadir : entreprise qui traite tous les problèmes électriques, bâtiments, véhicules, transmissions : Rafey hf.

Si vous avez envie d’un bon restaurant :
- Le restaurant Gamla Rif, dans le village de Rif (péninsule de Snaefellnes). Petit établissement tenu par des femmes de pêcheurs, réputé pour son excellente soupe de poisson et ses desserts maisons. Mérite le détour,malgré sa carte restreinte, car ce qui y figure est excellent. Cependant mieux vaut réserver au vu de la place restreinte : gamlarif@simnet.is.
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Le restaurant Rauda Hùsid, Budarstig 4 à Eyrarbakki à 10km de Selfoss (spécialités de langoustines)
- Le
restaurant Tjöruhusid, 400 Isafirdi sur le port de Isafjordur à côté du musée des arts populaires. Repas mémorable par la qualité des mets (poissons)servis en toute simplicité par un personnel sympathique. Réservations recommandées. Tél. 456 4419
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Le Pakkhus situé sur le port à Höfn est en effet la capitale islandaise du homard et de la langouste qu’elle célèbre dans une fête annuelle en juillet.


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