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MISE A JOUR 07.02.2018


ITINERAIRE en ESPAGNE et PORTUGAL
du 6 au 24 novembre 2017


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6 novembre 2017 Santiago de Compostella - Faro Roncudo
Une alternance de soleil et nuage nous accompagne sur les routes de Galice. Nous partons en direction du Nord-Ouest pour rejoindre la côte des Rias Altas, ou côte de la Mort en raison des nombreux naufrages qui s’y sont déroulés. Les villages agricoles que nous traversons, dans un pays très vert, nous donnent l’occasion d’admirer de beaux greniers séchoirs en pierre, larges de1,5 à 2 mètres à peine, mais longs de 4 à 10 mètres. Ils sont établis sur une plateforme table appuyée sur des piliers pour se protéger des rongeurs.

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Nous atteignons Malpica de Bergantiños en fin de matinée. Le bourg pentu est adossé à l’arrière d’un promontoire offrant deux baies de part et d’autre des bâtiments. L’une est consacrée au port de pêche qui peut recevoir des assez gros bateaux, l’autre offre une magnifique plage de sable qui doit attirer les touristes puisque de nombreux immeubles de vacances la borde. C’est en bordure de la plage de sable que nous trouvons un petit parking pour laisser Babar et aller nous balader, puis prendre le casse-croûte.

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Nous reprenons ensuite la route qui traverse de nombreux petits villages agricoles, légèrement en retrait de la côte. Nous retrouvons la côte pour nous approcher du phare de la Punta Roncudo et tombons en extase devant le spectacle de l’océan agité dont les vagues se brise majestueusement sur les rochers de la pointe.

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Nous aguillons Babar sur un accotement rocheux en bordure de route et au-dessus des vagues et décidons de rester pour la nuit pour profiter du spectacle. Deux petites croix de pierre, fixée sur le rocher face aux vagues, embellissent encore la scène de fin d’après-midi.

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Nous profitons de protection que Babar nous offre contre le vent d’Est pour coller l’écusson espagnol au chapitre des pays traversés par notre fidèle véhicule et fêtons ce 19ème pays par un apéritif contemplatif face à l’océan.

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7 novembre 2017 Faro Punta Roncudo - Faro Punta da Barca
Babar reprend bientôt son cabotage terrestre de phare en phare en fin de matinée. Nous suivons la côte de la manière la plus proche possible, et après avoir admiré la belle baie et plage de sable de la station balnéaire de Laxe, nous poursuivons notre route légèrement à l’intérieur en direction du Cabo Vilan. La péninsule rocheuse, située au-delà du port de Camariñas, abrite, outre un grand phare, une grosse exploitation d’élevage piscicole et un vaste parc éolien aux machines surannées.

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Le renouvellement des éoliennes a cependant commencé et deux nouvelles machines, plus grosses que les anciennes fortement rouillées, annoncent la mise à niveau. La grande pisciculture fait partie d’un groupe international qui comprend une quinzaine de grandes exploitations sur plusieurs continents. Elle dispose à cet endroit d’environ 300 bassins de production.

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La péninsule rocheuse du Cabo Vilan, qui supporte le grand phare de granit octogonale de 25 mètres de hauteur, ressemble à celle de L’île noire de Tintin. Elle comprend plusieurs crêtes qui se succèdent avant de plonger progressivement vers la mer. Un premier phare fut construit en 1854, mais jamais inauguré, car incapable de dépasser la hauteur de la crête qui le devançait en direction de la mer.

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La zone d’ombre ainsi crée étant trop dangereuse on décida la construction du nouveau phare sur cette crête gênante et il fut inauguré en 1896 après une dizaine d’année de travaux. Un imposant bâtiment de soutien a été construit entre les deux crêtes et un long escalier protégé par une cage de béton permet d’atteindre la tour.

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Il fut le premier phare électrifié d’Espagne. Sa lampe est à 104 mètres au-dessus du niveau de la mer et sa portée est de 50 kilomètres. Après un arrêt à Camariñas, renommé pour ses productions de dentelles, auxquelles un musée est dédié, nous poursuivons en direction de Muxia et de la Punta da Barca.

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Quelques beaux greniers et rues étroites plus loin, nous dépassons le village pour atteindre le cap.

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Une église a été construite sur les rochers du cap, à quelques dizaines de mètres de l’océan à marée haute. Nostra Señora de la Barca semble défier les flots impressionnants qui s’écrasent dans l’écume sur les massifs arrondis de granit qui constituent la pointe.

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L’église, construite au milieu du 19ème siècle, a été frappée par un éclair et incendiée à Noël 2013. Est-ce parce qu’elle est le lieu de rencontre de pèlerins croyants et/ou adeptes des mythes anciens de vénération des pierres qui entourent l’église ? En tous les cas beaucoup d’ex voto qui ornent la nef sont des maquettes de bateaux déposées par des marins reconnaissants.

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Notre nuit sur le cap n’est pas perturbée par les débats sur la signification spirituelle du lieu.

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8 novembre 2017 Faro Punta da Barca - Cabo Finisterre

Nous commençons notre journée par un balade aux environs de la Punta da Barca et de son église. Le soleil est radieux mais le vent soutenu. Nous reprenons ensuite notre exploration des petites routes et bourgs de la Côte de la Mort, nommée ainsi à cause des nombreux naufrages qui s’y sont produits au fil des siècles.
Nous atteignons bientôt le Cabo Touriñan doté lui aussi d’un phare, construit en 1898, dont la lanterne était située au sommet du toit pyramidal d’un petit bâtiment carré d’une douzaine de mètres de côté. En 1981 un phare cylindrique en béton de 11 mètres de hauteur a été construit à proximité. La portée du faisceau est aujourd’hui d’une quarantaine de kilomètres. Le cap est le point le plus à l’Ouest de l’Espagne continentale bien que ce titre soit contesté par le Cabo Finisterre.

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Le fracas des vagues de l’Atlantique contre les rochers du pied de la falaise, d’une cinquantaine de mètres de hauteur, est spectaculaire, nappant la mer d’une large frange d’écume. Sur le chemin de retour du cap, nous nous approchons du rivage et prenons le casse-croûte sur une plateforme qui laisse admirer à travers une brume d’écume, les longs et majestueux rouleaux qui viennent mourir contre la rive rocheuse.

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Nous reprenons ensuite notre chemin à travers des prés verts délimités par des murs en pierres sèches.

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Les petits villages aux maisons de pierres qui délimitent des ruelles très étroites nous forcent à manœuvrer avec précaution. Dans l’un d’eux, alors que nous aurions pu passer avec 10 centimètres de chaque côté, une pierre du chaînage d’angle dépasse de la façade de plus de 20 centimètres. Nous sommes forcés de reculer pour prendre une rue latérale qui débouche rapidement sur un carrefour encerclé de murs auxquels nous n’échapperons que par une sortie en marche arrière après plusieurs manœuvres.

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Après avoir longé des baies avec de belles plages de sable, nous atteignons la Baia Lobera Grande, dans laquelle se construit actuellement une plateforme pétrolière sur un gros cargo de transport semi submersible. Ce type de vaisseau peut transporter des structures pesant jusqu’à 40'000 tonnes.

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La baie, orientée Sud-Nord, est fermée côté Atlantique par le cap Finisterre, ainsi que l’on baptisé les conquérants romains, persuadés d’être arrivés aux confins de la terre.

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Le promontoire rocheux qui supporte le phare fait environ 600 mètres de longueur pour une hauteur de l’ordre de 100 à 120 mètres au-dessus de l’océan. Le phare, construit en 1853, est un bâtiment carré, en pièce montée à deux étages, coiffée d’une tour octogonale qui supporte la lanterne. La portée du faisceau est d’environ 55 kilomètres. C’est en dehors de celui-ci que nous nous installons pour la nuit, légèrement en retrait des falaises.

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9 novembre 2017 Cabo Finisterre - Riveira
Petite opération logistique, en début de matinée, avec le changement du filtre à eau. Nous poursuivons ensuite notre découverte côtière en direction du Sud sous un ciel couvert.
Nous nous arrêtons en milieu d’après-midi pour visiter la petite ville historique de Noia (9’000 hab.) qui a donné son nom à la Ria (baie ou golfe) avec sa voisine de Muros. La cité est répartie de part et d’autre de l’embouchure du Rio Traba. La vieille ville comprend de beaux bâtiments datant du 15ème au 18ème siècle dont certains sont soutenus par des arcades multi centenaires. Parmi les plus ancien, l’église gothique San Martino. Son portail magnifiquement sculpté est inspiré par l’œuvre de Maître Matteo, le fameux sculpteur de Santiago au 15ème siècle. De nombreux petits commerces animent les rues de la cité dont plusieurs magasins de représentations religieuses.

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Nous sommes maintenant dans les Rias Bajas, les golfes du bas qui sont plus urbanisés que les rives de la Côte de la Mort. Les localités sont plus grandes et plus nombreuses et les immeubles d’accueil touristique bordent les rivages. A Riveira, port de pêche assez important nous voyons les marins des gros chalutiers contrôler et réparer les filets étendus sur les quais.

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Nous dépassons la localité pour nous rapprocher du cap Corrubedo et découvrons que l’extrémité de la péninsule est occupée par plusieurs grandes industries de mise en valeur des poissons.

10 novembre 2017 Riveira - Ourense

Nous quittons Riveira pour faire le tour de la Ria de Arousa dont elle représente l’extrémité Ouest. Au fond de l’estuaire, au long du Rio Ulla, est établie la ville de Padron où la barque amenant le corps de St-Jacques aurait accosté, mais que nous ne visiterons pas, coupant par le premier pont qui franchit le rio. Après avoir côtoyé quelques exploitations conchicoles, établies dans des baies peu profondes, c’est la vigne qui occupe à nouveau le terrain.

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Les localités sont de plus en plus touristiques et nous atteignons bientôt les immenses et magnifiques plages de la péninsule de San Vincente del Mar. Du sable à perte de vue au long d’une baie protégée, un tableau de rêve pour les baigneurs. Les parkings aménagés en retrait des petites dunes qui bordent la plage sont eux aussi étendus à perte de vue, ce qui laisse supposer qu’en saison de vacances estivales le paradis doit s’approcher de l’enfer…

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Après le repas, nous longeons la Ria de Pontevedra, qui est notre dernier rivage avant que nous plongions à l’intérieur des terres en direction de Ourense. Novembre est le mois de la fumée car chaque propriétaire de jardin, et ils sont nombreux, nettoie sa parcelle en brûlant les résidus végétaux sans considération pour leur état d’humidité. Le compost semble inconnu ici et la fumée ambiante nous accompagne tout au long de notre voyage, brouillant notre vision de belles vallées vertes. Après avoir franchi el Alto de Paraño, à 800 mètres d’altitude, nous redescendons en direction d’Ourense et retrouvons bientôt les vignes sur les coteaux de la vallée inférieurs à 600 mètres.

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Nous nous installons, en fin de journée, sur un parking pour camping-cars, situé à 4 kilomètres du centre -ville, à proximité de bains, car Ourense est une ville thermale.

11 novembre 2017 Ourense - Cristosende
Nous commençons notre journée par une visite en ville. Après avoir parcouru une partie du chemin à pied et longé la grande station d’épuration toute neuve et sans odeurs, nous finissons le trajet en bus. Les nouvelles installations d’épuration des eaux, inaugurées à fin juillet 2017, peuvent traiter les rejets de 350'000 équivalents-habitants et ont coûté 59 millions d’euros. Voilà un endroit où Lausanne et sa puanteur chronique pourrait prendre modèle… La ville d’Ourense compte environ 110'000 habitants. Elle fut une ville importante de la province romaine d’Hispania, baptisée Auria, en raison de ses gisements d’or épuisés en quelques siècles. Un magnifique pont sur le fleuve Minho, reconstruit en 1230, a conservé ses bases romaines. Il est aujourd’hui interdit à la circulation qui transite au-dessus du fleuve par un magnifique pont suspendus à 4 voies, de 2001, en béton et métal. Il est coiffé par un spectaculaire cheminement piétonnier, en forme d’ellipse, qui s’accroche au sommet des piliers de suspension et descend largement en dessous du tablier, un vrai ouvrage d’art au sens premier du terme.

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Au Vème et VIème siècle, Ourense fut la capitale du royaume des Suèves, peuple originaire du Sud de l’Allemagne, qui profita de l’affaiblissement de l’empire romain pour migrer à travers la France jusqu’en Espagne. Il fut repoussé au Nord-Ouest de la péninsule ibérique et s’installa dans La Galice et le Nord du Portugal, avant d’être intégré, à la fin du VIème siècle dans le royaume des Wisigoths. La ville ancienne est magnifique et nous visitons ses rues et ruelles dallées bordées de maisons en pierre de taille ornées de beaux balcons vitrés typiques de l’Espagne. La plaza mayor est entourée de maisons avec arcades dont les terrasses pourraient être accueillantes en cas de température plus élevée.

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Il fait grand soleil au début de l’après-midi et nous décidons de partir pour les gorges de la Sil, un affluent du Minho qui se jette dans celui-ci une vingtaine de kilomètres à l’amont d’Ourense. Les petites routes serpentent entre vignobles et coteaux forestiers avec des arbres séculaires aux troncs torturés.

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Nous admirons de loin (accès 3,5 t) le monastère bénédictin San Esteban, du 10ème siècle, aujourd’hui transformé en Parador (hôtel historique).

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Nous accédons au plateau situé aux environs de 700 mètres d’altitude d’où nous avons une vue magnifique sur le lac artificiel des gorges de la Sil. Nous redescendons ensuite sur les coteaux viticoles étagés qui bordent le lac et qui constituent le cœur de la région viticole de la Ribeira Sacra qui couvre environ 1250 ha. Le cépage roi est le Mencia est les coteaux abrupts ressemblent au Lavaux.


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12 novembre 2017 Cristosende (Espagne) - Bragantia (Portugal)
Au petit village de Cristosende, à l’entrée duquel nous avons passé la nuit sur un des rares recoins plats, nous avons été accueillis par une grand-mère sympathique qui nous a d’abord pris pour le camion des musiciens de la fête qui se déroulait dans un village voisin. Le bourg de quelques dizaines d’habitants est tout petit, accroché au sommet des coteaux de vignes et surplombant le lac de la Sil. L’école est désaffectée et sert de local de réunion, tandis que la majorité des maisons, désertées par les jeunes générations, sont devenues de résidences secondaires. Nous commençons notre journée par une ballade à travers et autour du village, entre plantages, vignes, et murs de pierres sèches.



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Nous reprenons ensuite notre route dans des vallées sinueuses entre vignes, forêts et petits villages. Au-dessus de 600 mètres ce sont les châtaigniers qui dominent alors que la vigne couvre les coteaux inférieurs. D’innombrables terrasses, soutenues par des murs en pierre sèche, étagent les flancs abrupts des vallées. Nombreuses sont celles où les cultures ont été abandonnées et sur lesquelles la seule pâture des moutons ne peut empêcher la reforestation.

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Nous rejoignons bientôt l’autoroute A52, qui relie la Galice à Madrid en longeant la frontière portugaise. Après une cinquantaine de kilomètres sur celle-ci, nous la quittons vers la ville fortifiée de Puebla de Sanabria. De celle-ci nous plongeons en direction du Sud, à travers des collines boisées, sur une vingtaine de kilomètres avant de franchir la frontière portugaise. Babar entre ainsi dans le 20ème pays qu’il visite. Nous atteignons Bragantia en fin de journée. La ville a aménagé un parking pour camping-car fort agréable, constitué de plusieurs terrasses pavées implantées au pied de la forteresse historique.

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C’est donc au pied des remparts, et au-dessus des vergers d’oliviers, que nous passons la nuit.

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13 novembre 2017 Bragantia (Portugal)
Grand soleil après nuit à 2°C et léger brouillard à l’aube, 18°C.
Bragance compte un trésor historique remarquable, sa citadelle, une enceinte fortifiée de plus de 700 mètres de longueur, construite en 1130 sur une colline, et enserrant le bourg de l’époque. A l’intérieur de ce périmètre protégé a été érigé en 1187, le château de Dom Sancho Ier, roi du Portugal dès 1385 et fils d’Alfonso Henriques. Ce dernier, ou plutôt ce premier, fils de Henri de Bourgogne et Teresa de Leon, se proclama en 1139, après la bataille de Ourique, Roi du comté de Portugal, jusqu’alors partie du royaume de Castille et Leon. Cette déclaration d’indépendance fut reconnue dès 1143 par son cousin Alphonse VII, Roi de Castille et Leon, ainsi naissait le Portugal.

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Nous gravissons la colline par les sentiers du parc bien aménagé sur son flanc Est et franchissons la porte de l’enceinte.

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Du côté Sud de la rue pavée principale de la citadelle se trouve l’église Santa Maria et les quartiers d’habitation, tandis que du côté Nord se trouve une grande esplanade et le château de Sancho Ier. On s’attend à voir des chevaliers sortir de l’enceinte du château, qui n’a pas changé depuis le 12 ème siècle et qui est dominé par un gros donjon carré protégé par une enceinte crénelée de 6 à 8 mètres de hauteur. L’enceinte de la citadelle, d’une hauteur de 8 à 12 mètres, peut être parcourue sur les trois-quarts de son pourtour, offrant une belle vue sur la cité, et au cœur de celle-ci sur le Domus Municipalis, une halle de style roman bâtie sur la citerne. C’est à cet endroit que se réunissait, dès le 15ème siècle, les « hommes bons « de la ville se réunissait pour régler les affaires civiles. Côté Ouest, la rue principale descend par une rue pavée en direction de la ville moderne, en franchissant d’abord les quartiers juifs, installés extramuros dès le 15ème siècle avec une industrie de la soie. De nombreux bâtiments datant du 16ème au 18ème siècle bordent la rue, qui après avoir franchi la rivière Fervença, remonte en direction de l’ancienne cathédrale et des quartiers plus récents. Bragança, bien qu’étant le lieu d’origine de la dynastie éponyme qui a régné sur le pays de 1640 à 1910, a toujours souffert de son isolement, à l’extrême Nord-Est du pays. La famille de Bragance elle-même a préféré, dès le 16ème siècle s’installer à Vila Viçosa, 300 kilomètres plus au Sud, à la hauteur de Lisbonne.

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Cette belle balade, de la citadelle en direction de la ville moderne, nous permet de découvrir les prix, extrêmement bas du Portugal. Nous savourons ainsi des cafés entre -.60 et -.80 ct €, mangeons dans un bon restaurant, à trois, pour 41€, vin compris. Les ardoises, dans la rue, proposent des menus du jour entre 8 et 10€ avec entrée, plat, dessert et vin ou boisson !

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Nous avons admiré au passage une belle statue de bronze rendant hommage au facteur alors que chez nous La Poste rêve de le faire disparaître !

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Nous regagnons Babar en fin d’après-midi pour passer une deuxième nuit entre citadelle et oliviers.
14 novembre 2017 Bragantia - Pinhão
Nous quittons le pied de la forteresse de Bragance vers 10 h 30 et prenons l’autoroute sur une quarantaine de kilomètres en direction du Sud-Ouest. A Macedo nous quittons l’artère récente pour nous engager dans des collines ondulées sur les flancs desquels dominent les vergers d’oliviers entrecoupés parfois d’une parcelle de vigne.

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Nous roulons maintenant en direction du Sud et de la région du haut Douro. Nous apercevons les premières surfaces de forêt ravagée par les incendies récents. Au fur et à mesure que nous approchons de la vallée du Douro, la vigne devient plus fréquente et bientôt majoritaire par rapport aux oliviers.

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Nous atteignons le fleuve pour la pause casse-croûte de midi et stoppons sur un parking qui borde le Douro où naviguent des bateaux de croisière. Les vignobles de la région du Haut-Douro ont d’abord été connus comme lieu de production du porto et délimités dès 1756 par le Marquis de Pombal, alors Premier ministre. Les vignobles de l’appellation Alto Douro et de production du Porto se confondent. Les très bons vins rouges ou blancs de cette région, au sol schisteux sur une base de granit, sont issus d’une douzaine de cépages différents. Les ceps occupent environ 45'000 hectares dont 2/5 ont des pentes supérieures à 30%, ils s’échelonnent entre 300 et 800 mètres d’altitude. Nous slalomons entre vallées et collines viticoles en traversant de beaux villages rendus prospères par les produits de la vigne. En fin de journée nous atteignons le bourg de Pinhão, centre culturel du vignoble, blotti sur les berges en courbes du Douro, au pied de coteaux époustouflants. Après avoir coincé Babar dans un petit hameau à mi coteau, nous trouvons finalement un emplacement panoramique pour la nuit, près d’une grande station électrique au-dessus de Pinhão.

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15 novembre 2017 Pinhão - Mirador de Teixeira
Après une nuit calme nous redescendons jusqu’au centre de Pinhão et trouvons une place de parc à proximité de la gare.

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Celle-ci est célèbre pour ses azulejos, ces fresques bleues, réalisés sur faïences, qui décrivent les travaux de la vigne et les beautés de la région.

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Le bourg est un centre viticole important et il est entouré de grandes caves accrochées aux flancs des coteaux. De grandes cuves en béton, en forme de coupole, sont implantées entre la voie de chemin de fer et le port. Autrefois de nombreux bateaux en bois à fond plat, à la poupe et la proue relevée, d’une quinzaine de mètres de longueur, transportaient les tonneaux de vin jusqu’aux caves de la ville de Porto. Depuis 1887 un train suit le cours du fleuve en franchissant une vingtaine de tunnels et une trentaine de ponts. Il a, dès cette époque, été également utilisé pour le transport du vin. Le transport des barriques et du vin a toujours été un élément important puisque les vignobles de l’appellation Alto Douro commencent à une soixantaine de kilomètres en amont de la ville de Porto, vers Peso da Regua, pour côtoyer ensuite le fleuve sur une cinquantaine de kilomètres. Les vignobles de la vallée inférieure produisent des vins courants, appelés Vino Verde, qui ne sont pas utilisés pour le porto. Nous nous promenons dans les rues et sur les quais de Pinhão qui est une étape importante pour les bateaux de croisière qui parcourent le fleuve. Les nombreux petits commerces et restaurants de la ville comptent sur cette clientèle et sur celle de l’hôtel de luxe qui borde le port.

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Nous retraversons ensuite le grand pont métallique sur le Douro pour suivre les méandres sinueux du fleuve et admirer ces coteaux viticoles qui nous font penser au Lavaux ou au Valais. Le but de notre journée est de déguster, sous le soleil et avec les yeux, les paysages remarquables de cette grande vallée viticole. Nous admirons les maisons anciennes qui ponctuent le vignoble, parfois somptueuse, parfois laissées à l’abandon. Il y a encore de nombreuses bâtisses de caractère et bien placées à restaurer…

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En fin de journée nous trouvons un emplacement panoramique près du mirador de Teixeiro à proximité de Cinfaes. Nous surplombons le Douro au-dessus de Porto Antigo et du pont routier qui traverse le fleuve.

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16 novembre 2017 Mirador de Teixeira - Porto
Le beau temps nous accompagne à nouveau pour la suite de notre découverte de la vallée du Douro. Nous franchissons le fleuve au barrage de Carrapatelo pour regagner la rive Nord et reprendre notre pérégrination entre forêts et vignobles. La route, qui a gagné de la hauteur par rapport au fleuve, traverse une forêt récemment ravagée par le feu.

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Pourtant, en ce mois de novembre, l’ardeur des jardiniers à nettoyer leur jardin et à brûler les déchets végétaux, encore verts et humides, ne faibli pas. Les vallées sont envahies par une atmosphère enfumée et il n’y a pas d’endroit surplombant d’où l’on ne voit pas 5 à 10 feux de jardin !
Nous nous dirigeons vers le Convento Alpendurada, un couvent bénédictin fondé au XIème siècle et qui eut une importance particulière sous le premier roi du Portugal Alfonso Henriques (voir Bragance). La bibliothèque du couvent avait une très grande importance et conserva de nombreux documents au début du royaume. La charte du couvent fut donnée en 1123, mais son église St- Jean Baptiste avait déjà été inaugurée en 1065 par l’évêque de Porto. Le monastère connu de grandes vicissitudes et fut même abandonné à la fin du XIVème siècle et son patrimoine transféré à Porto. C’est une douzaine d’année plus tard que l’abbé Jeronimo Freire décida de le réoccuper et ordonna une vaste série de restauration inspirée par le style gothique qui modifièrent son pur style roman. L’édifice est implanté sur une grande propriété en coteau de plusieurs dizaines d’hectares qui surplombe le Douro et descend jusque sur ses rives. Il a été transformé en hôtel de luxe et ses deux cloîtres accueillent souvent des mariages. Le mobilier date du XVIIème et XVIIIème siècle. Malgré les efforts de restauration considérables l’ambiance et l’exploitation paraissent désuet.

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Nous nous baladons dans le parc et au rez-de-chaussée du plus grand bâtiment où le réceptionniste nous accueille avec bienveillance. A noter que l’hôtel est à vendre pour une douzaine de millions € et nécessite sans doute presque autant pour une remise au niveau de ses quatre étoiles… Nous reprenons ensuite la route à travers vignobles et villages dont la taille et la densité devient de plus en plus importante puisque nous sommes à moins de 50 kilomètres de Porto. Nous atteignons notre camping, situé en bord de mer sur la ville de Vila Nova de Gaïa, en milieu d’après-midi. Après installation nous sautons dans le bus, à 200 mètres du camping, pour une première visite de Porto, car Laurence repart après-demain.

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17 au 24 novembre 2017 Porto
Porto, dont le centre historique est situé 5 kilomètres en amont de l’embouchure du Douro dans l’Atlantique, est mondialement connue pour la boisson qui a pris son nom. La ville compte aujourd’hui 250'000 habitants alors que l’agglomération dépasse 1,5 million. Au VIIIème siècle avant JC les Phéniciens, qui avaient franchi le détroit de Gibraltar, fonde un comptoir, appelé Caleà l’embouchure du Douro, sur la rive Sud. Quatre siècles plus tard, les Romains fondent sur la rive Nord, un peu en amont un port appelé Portus. Il est à proximité d’un passage Nord-Sud à travers le Douro. Dès le Vème siècle, la ville devient une plateforme commerciale importante. A la chute de l’empire romain elle subit le passage des Suèves, des Wisigots, des Normands outre des raids Viking. Elle est ensuite occupée par les Maures, dont elle se libère en 868 sous la conduite de Vimara Peres. Elle fait partie du royaume de Castille dès le XIème siècle et devient, avec toute la région qui va au Nord jusqu’à la Galice, le comté de Portugal. En 1096 le roi de Castille le donne à sa fille naturelle Thérésa, épouse de Henri de Bourgogne. Ils seront les parents de Alfonso Henriques qui proclamera le royaume du Portugal. La cathédrale, conçue comme une église fortifiée, est construite entre le XIIème et le XIIIème siècle. Puis la ville est dotée, au XIVème siècle, d’importantes murailles en pierre qui la protègent des assaillants. En 1415, le prince Henri le Navigateur, natif de Porto, prépare une expédition pour conquérir Ceuta au dépend des Maures. La ville est mise à rude contribution pour approvisionner la flotte qui atteindra son objectif. Elle recueillera les fruits de son effort au cours des siècles suivant en devenant un important centre du commerce des épices en provenance des colonies. Henri le navigateur est le principal concepteur et commanditaire des expéditions coloniales portugaises et est à la base de la conception de la caravelle. Avant sa mort en 1460, ses marins ont découvert Madère, l’archipel du Cap-Vert, les côtes du Sénégal et de la Sierra Leone. L’effort d’Henri sera poursuivi et, moins de quarante ans plus tard Vasco de Gama atteindra les Indes.
Au fructueux commerce des épices s’ajoute dès le XVIème siècle l’exportation de vin, principalement vers l’Angleterre, puis de porto dans sa forme actuelle, dès le milieu du XVIIème siècle. Louis XIV ayant décrété un embargo contre les Anglais, la demande de vin de Porto explosa et, contre une baisse de taxe, le Portugal autorisa l’installation des commerçants anglais dans la vallée du Douro. L’élaboration de cette boisson est le fruit des difficultés de transporter les vins vers Londres dans des bonnes conditions de conservation. C’est un commerçant anglais qui eut l’idée d’ajouter de l’eau de vie de vin pure au cours de la première fermentation du vin pour stopper la transformation du sucre en alcool. C’est ainsi que naquit le porto dans la première moitié du 17ème siècle. De nombreuses grandes maisons de porto sont encore propriété de familles anglaises. Paradoxalement les grands chaix de maturation des portos ne sont pas dans la ville homonyme, mais face à elle sur la rive Sud du Douro, dans la ville distincte de Villa Nova de Gaïa. Un conflit de taxe datant du XIIIème siècle, et certainement les disponibilités foncières ultérieures, sont à l’origine de ces implantations.
La ville de Porto est certainement l’une des plus belles villes d’Europe, tant par sa situation que part son patrimoine culturel exceptionnel. L’abondance et la richesse des bâtiments historiques nous rendent admiratifs. Nous abordons la visite par une montée au couvent de Nossa Senhora da Serra do Pilar, sur la colline de Villa Nova de Gaïa qui fait face au vieux Porto.

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Un panorama superbe s’offre à nous sous un soleil de fin d’après-midi. Nous surplombons les quais de Porto et la vieille ville qui s’échelonne sur une rive escarpée dominée par la cathédrale et le palais épiscopal. Un grand pan de la muraille fernandine, du XIVème siècle coiffe les falaises qui sont à l’Est de la cathédrale. Elle est chatouillée d’un côté par le métro qui traverse le pont Don Luis Ier, de l’autre par le petit funiculaire qui relie le haut de la cité au quartier de Ribeira sur les rives du Douro.

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Nous traversons ensuite le pont, construit par un des disciples de Gustave Eiffel et inauguré en 1886. C’est un pont en arc en treillis métallique dont la portée principale sur le Douro mesure 172 mètres. Le tablier supérieur (385 mètres de longueur) est réservé aux piétons et au métro, tandis le tablier inférieur, ouvert aux véhicules, relie les deux rives basses du fleuve.

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La cathédrale est remarquable malgré les nombreuses modifications apportées au fil des siècles. Elle est ornée de magnifiques fresques en azulejos et le musée adjacent présente des plafonds peints à caissons splendides et de nombreux objets liturgiques anciens.

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Nous nous engageons dans les ruelles pavées étroites et pentues de la cité. Nous plongeons dans un village colorés et animés constitué de maisons en pierre étroites et séculaires avant de déboucher dans le quartier de grands immeubles bourgeois des XVIIIème et XIXème siècles qui témoignent de l’opulence de la ville. Une bonne partie d’entre eux est restaurée, mettant en évidence les embrasures et chaînages d’angles en pierre de taille. L’arrivée sur le port et les rives du fleuve, quartier essentiellement occupé par des restaurants et bistrots est également un enchantement par le mariage des murs historiques et de l’animation de fin de journée. Il n’y a que l’embarras du choix pour trouver une table accueillante et nous nous laissons vivre.

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Parmi les nombreux monuments et lieux visités au cours de notre semaine de séjour, signalons entre autres la rue piétonnière de Flores et ses nombreuses boutiques au rez de beaux bâtiments ; la gare centrale, construite en 1916 sur le site d’un ancien monastère et dont le hall est décoré d’azulejos représentant de grandes scènes historiques ; l’église dos Clérigos à la nef ovale, construite au XVIIIème siècle et flanquée d’une tour de 75 mètres de hauteur; le quartier des chaix de porto de Villa Nova de Gaïa et ses petites ruelle ; le téléphérique qui permet de quitter les quais de Gaïa pour remonter au pont Don Luis Ier ; le Mercado de Bolhaõ, un peu décevant contrairement aux rues commerçantes qui l’entourent ; les vitrines des épiceries qui présentent des mosaïques de boîtes de sardines de toutes marques et variétés ; les nombreux petits restos sympa qui offrent des plats et des vins de qualité à prix raisonnables ; bref une ville captivante et très agréable à visiter en comptant au minimum quatre jours sur place.

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Porto a aussi, comme Venise, son entrepôt des Douanes devenu aujourd’hui musée des transports et communications et centre de congrès et d’exposition. Le vaste bâtiment actuel, dont les façades bordent le fleuve sur plus de 200 mètres, a été inauguré en 1868, et a abrité, outre le dépôt des douanes, celui des tramways exploités depuis 1872. C’est une exposition du photographe américain Steve MacCurry qui nous amène à l’Alfandega. Correspondant de guerre puis photo-reporter, cet américain présente plus de 200 de ses meilleures prises de vues tirées sur grand format aluminium. Une exposition qui nous laisse admiratifs devant de si beaux clichés de très grand format.

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Notre camping, Canidelo Camping, Av.da Beira-Mar 1605, 4400-382 Vila Nova de Gaia
Tél. +351 22 781 4730 situé en bord de mer derrière la costanera de Canidelo, offre de magnifiques promenades au bord de mer avec des cheminements pour piétons et cyclistes Le quartier est bâtis de nombreux immeubles résidentiels et compte beaucoup de bar et restaurant, relativement peu fréquenté à cette saison. Le bus nous amène en 25 minutes au centre de Porto et nous procure quelques frissons lorsqu’il traverse les petites ruelles de Vila Nova de Gaïa en ne laissant pas la place pour un poing entre les vitres et les murs des vieilles maisons.
Ce que nous avons vu de Porto n’est qu’un extrait de son riche patrimoine et de son ambiance agréable et ne peut que nous inciter à revenir pour continuer la découverte de cette cité magnifique.

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