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MISE A JOUR 09.12.17

ITINERAIRE en ESPAGNE
du 22 octobre au 5 novembre 2017



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22 octobre 2017 Bilbao - Arija
C’est vers 11h 30 et sous les gouttes que nous quittons la magnifique Bilbao pour nous diriger vers le Sud et le Saut du Nervion. Vous connaissez peut-être cet endroit car il est représenté sur l’une des photos de fond d’écran que Windows affiche à l’ouverture de nos ordis. Le saut de ce qui est encore une petite rivière drainant les eaux d’un bassin versant d’une vingtaine de kilomètres carrés situé à environ 1'000 mètres d’altitude à une quarantaine de kilomètres au Sud de Bilbao.
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La météo n’est malheureusement pas avec nous et tant dans les 2 kilomètres de marche d’approche qu’au belvédère, nous sommes dans la grisaille. Heureusement nous pouvons observer le relief et les vautours fauves, de magnifiques planeurs, mais pour les belles photos merci de vous adresser à Windows.
Nous quittons le mirador, qui est situé à la limite du pays Basque et de la province de Burgos, pour nous enfoncer, plein Ouest, dans cette dernière. Notre but est le barrage sur l’Ebre, au pied Sud de la Cordillière Cantabrique. Notre amie Mila vient de cette région et l’un des buts de notre voyage est de découvrir les villages d’origine des amis et connaissances issus de la péninsule ibérique. Les chaînes de sommets plus élevés, aux environs de 1000 à 1200 mètres, voient fleurir les éoliennes qui poussent parfois comme la mauvaise herbe.

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Les critères d’intégration paysagère et environnementale doivent être différents de ceux pratiqués en Suisse. L’Espagne a été un pays pionnier pour le développement de l’éolien en Europe et produit aujourd’hui environ 18% de sa consommation d’électricité par les moulins à vent.
Nous atteignons finalement les bords de la retenue de l’Ebre à la nuit tombante et nous installons en bordure du village d’Arija, à proximité d’une belle plage de sable.

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23 octobre 2017 Arija - Pico de Tres Mares
Beau 20 à 22 °C après une nuit à -1°C.
Le village d’Arija comprend deux parties, le vieux village, groupé autour de son église sur la route historique, et une autre partie à la naissance d’une péninsule de sable qui s’avance dans le lac artificiel de l’Ebre. Cette retenue, d’une vingtaine de kilomètres de longueur dans le sens Est-Ouest, qui recouvre 6'000 hectares à pleine capacité, est dans un fond de vallée à faible pente et offre de magnifiques plages de sable. Et pour cause! les installations industrielles que nous avons aperçu hier soir en arrivant exploitent le sable reconnu pour sa qualité exceptionnelle. En 1905, le groupe Saint-Gobain a fondé la Cristallerie Espagnol fondée en 1905, implanté au début de ce qui est devenu la péninsule, et donnant naissance à ce second village. L’usine est entrée en production en 1907 et 10 ans après plus de 700 travailleurs étaient occupés. Outre les bâtiments industriels, des villas pour les cadres, de nombreux logements pour les ouvriers, un magasin, une école, une chapelle, des installations sportives et une caserne de police ont été construits.

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Les moyens de production comprenaient, entre autres, 11 gazogènes, 2 fours à verre, une centrale électrique à vapeur. L’usine fut fermée en 1953, pour raison officielle de perturbation de l’exploitation par montée des eaux de la retenue sur l’Ebre. Le haut niveau est seulement 3 à 4 mètres en dessous de l’usine et du village ce qui complique les creuses d’extraction. Aujourd’hui le sable est encore extrait et exporté par le plus long chemin de fer à voie étroite d’Europe (330 km), le Ferrocarile de La Robla, mis en service en 1894 pour exporter le charbon de ces hautes régions vers Bilbao et ses aciéries .

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Inauguré en 1952, le barrage construit essentiellement pendant la période franquiste, noya 4 villages dont les habitants furent expropriés de manière unilatérale, et une grande surface de terres fertiles qui constituaient le fond de la vallée. Nous admirons les bâtiments, remarquablement construits il y a un siècle, mais laissés à l’abandon depuis la fermeture de l’industrie. L’école construite en U, avec de beaux parements en briques, pourrait faire un hôtel avec charme à 100 mètres de la plage…

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Nous prenons ensuite le chemin de Herbosa, village voisin un peu au-dessus d’Arija, pour voir les lieux d’origine de notre amie. Le bourg compte de nombreuses belles maisons montagnardes aux chainages de pierre. Une partie son rénovée mais leurs dimension témoigne d’une agriculture de petits domaines.

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Aujourd’hui essentiellement tourné vers l’élevage, il ne doit rester qu’un ou deux paysans pour exploiter dans ce bourg à position dominante. Nous partons ensuite, sous le ciel bleu en direction du Pico de Tres Mares, qui culmine à 2'175 mètres à 35 kilomètres plus à l’Ouest. Nous avons la chance de pouvoir monter, par une excellente route, presque au sommet des pistes de la station de ski qui y est implantée.

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Une belle et vaste plateforme, à 2000 mètres, avec une vue époustouflante en direction des Picos de Europa et des monts qui descendent vers la côte Cantabrique, nous accueille pour la fin de journée et la nuit.

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24 octobre 2017 Pico de Tres Mares - Vega de Paz
Quatre chamois marquent notre réveil après une nuit calme et moins froide que la précédente. Les chasseurs, venus observer le gibier la veille, m’en avaient déjà montré quelques-uns, à 400 ou 500 mètres, avant le coucher du soleil. Ceux qui sont présent au lever de l’astre (vers 8h), sont à une centaine de mètres de Babar et se laissent admirer.

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Nous retournons en direction de l’embalse del Ebro, et de son beau lac, pour en parcourir cette fois la rive nord en direction de l’Est. Nos amis nous ont indiqué là-bas une ou deux belles localités à découvrir ainsi qu’un col à ne pas manquer. Nous atteignons en fin de matinée Espinosa de los Monteros, une charmante petite ville, lovée au pied de la Cordillère Cantabrique, qui compte de nombreux bâtiments anciens dont certains ont des grands balcons vitrés typiques.

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C’est jour de marché et la place est occupée par les stands des vendeurs de produits régionaux et d’habillement.

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La nef de l’église est d’une pureté remarquable, soutenue par d’imposantes colonnes cylindriques qui soutiennent les membrures complexes et fines des arcs gothiques dessinant des croix de maltes sous les voûtes. Les murs sont blancs, mettant en évidence quelques rares tableaux et les autels de taille raisonnable.

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Après une petite balade nous reprenons la route étroite qui s’engage dans la vallée de l’arroyo Pardo en direction du col des Estacas de Trueba. La route est entourée des murs en pierres sèches qui délimitent les petits domaines dont les maisons, aux solides murs en pierre de taille, sont parallèles à la chaussée.

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La route se rétrécit ensuite en traversant une forêt puis débouche dans une vallée toute verte, cernée de montagnes rocheuses, quadrillée par les murs en pierre et constellée de bergeries bâties et couvertes du même matériau.

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Le spectacle est enchanteur et ravi nos yeux pendant le casse-croûte. Le passage du col, qui marque notre retour en Cantabrie, nous permet de poursuivre cette admiration du travail des montagnards qui ont su, au fil des siècles, modeler le paysage avec la matière première trouvée sur place. Notre descente, dans les damiers de pierre sèche ponctué de belles bâtisses, nous amène au superbe village de Vega de Paz dont le cœur est un musée de l’habitat vivant. Nous gravissons ensuite le Puerto de Braguia où nous trouvons un belvédère pour la nuit qui surplombe la vallée de Selaya et ses nombreuses fermes foraines.

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25 octobre 2017 Vega de Paz - Santander - Dunas de Liencres
Notre objectif de la journée est la ville de Santander, capitale de Cantabrie et grand port de commerce. La ville a été fondée en 26 avant notre ère, sous le règne de l’empereur Auguste qui voulait marquer sa victoire sur les populations locales. Au 8ème siècle, l’occupation de l’Espagne par les maures pousse de nombreux castillan à se réfugier vers le Nord et à contribuer au développement de la ville. Le port en eau profonde, de la baie particulièrement bien protégée, induit un fort développement commercial de la ville et une importante activité de construction navale. La ville, qui commerce avec l’Europe du Nord, se développe jusqu’à compter plus de 7'000 habitants au 15ème siècle avant que la peste ne donne un coup d’arrêt de presque deux siècles à cette expansion. La prospérité revient à la fin du 17ème siècle avec le développement du commerce avec l’Amérique. En 1857 la reine Isabelle II permet la création de la banque Santander pour favoriser les échanges avec l’Amérique du Sud. Simultanément les grandes plages de sable qui entourent la ville en font un lieu de villégiature prisé de la famille royale et des bourgeois. En février 1941, alors que la ville sort de la guerre civile, elle est frappée par une tornade qui inonde la ville et déclenche un incendie qui détruit le centre historique nous frustrant des quartiers médiévaux. Elle a été rebâtie et a construit de magnifiques promenades et parcs en front de mer, devant les beaux immeubles du 19ème siècle qui avaient échappé à la destruction.

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Le centre culturel Botin, financé par la banque Santander et réalisé par l’architecte Renzo Piano, rayonne de toutes ses écailles sur ces nouveaux espaces côtiers libérés de l’ancien port.

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Le contraste est évident entre les quartiers opulents du bord de mer et ceux plus anciens qui se décrépissent lentement au bord des ruelles et escaliers qui gravissent la colline épine dorsale du promontoire. Au-delà de celle-ci une importante zone protégée verte et humide est entourée de bâtiments modernes à vocation de logements ou services.

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Nous quittons la ville en direction de l’Ouest après un crochet par le phare du Cabo Mayor qui marque l’entrée de la baie. Après avoir visité plusieurs belles plages de la côte c’est aux Dunas de Liencres que nous stoppons pour la nuit.

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26 octobre 2017 Liencres - Altamira - Roseco
Nous quittons le parking, paisible à cette saison, des belles plages proches des dunes de Liencres, pour nous rendre au village historique de Santillana del Mar. A trois kilomètres en retrait de la côte, ce village occupe un petit vallon verdoyant. Ce village médiéval a conservé quasi intégralement son patrimoine architectural datant principalement du 15ème au 17ème siècle. Il est naturellement devenu un haut lieu touristique et il fait bon s’y promener hors saison dans ses ruelles pavées. Les maisons de pierre aux balcons de bois s’y serrent les unes contre les autres tandis que les maisons bourgeoises sont ornées de balcons de pierres aux belles ferronneries. La place du village comprend plusieurs maisons monumentales à arcades arborant les blasons de grandes familles.

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Santillana s’est développée depuis le 12ème siècle autour du pèlerinage de sainte Julienne qui attira les grandes familles de Castille qui y bâtirent des résidences. Quelques « Indianos », conquistadores rentrés au pays après avoir fait fortune en Amérique du Sud, ont également bâti des palais remarquables. Le point d’orgue de ce fleuron du patrimoine est cependant son église romane à deux tours carrées du 12ème et 13ème siècle.

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Elle est flanquée d’un cloître roman magnifique supporté par des colonnes jumelées aux chapiteaux remarquables.

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L’intérieur de la nef est d’une sobriété toute romane et rehausse la beauté du retable du 16ème siècle qui évoque, parmi d’autres scènes, le martyr de sainte Julienne. Un sarcophage du 15ème siècle, représentant la sainte, est posé devant le cœur en tête du couloir central. La pureté des lignes de cette église est une invitation au recueillement.

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Nous quittons Santillana del Mar en début d’après-midi pour la grotte d’Altamira, qui est située à 2 kilomètres au Sud. Je n’ai jamais été enthousiasmé à l’idée de visiter une « fausse » grotte, mais tant à Altamira qu’à Lascaux, les centaines de milliers de visiteurs annuels ont contribué à dégrader les peintures datant de 10'000 à 20'000 ans avant J.-C. Un musée moderne et didactique présente la vie des premiers hommes de la péninsule ibérique et leurs techniques. La réplique de la grotte est remarquable et n’a rien des plâtres d’un char de carnaval. Les surfaces de la cavité originale ont été scannées au laser et parfaitement reconstituée avant que les peintures rupestres n’y soient reproduites avec précision dans les formes, dispositions et tons. Je suis admiratif devant ce remarquable travail qui maintient l’accessibilité à ces témoignages ancestraux.

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En fin de journée nous reprenons la route en direction de la montagne et nous arrêtons pour la nuit près de Roseco, au-dessus du val Nansa.

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27 octobre 2017 Roseco - Potes - El Soplao
Nous parcourrons maintenant de belles petites vallées de montagnes, en parallèle à la mer, mais à une quinzaine de kilomètres au Sud de celle-ci. Ces petites routes sont étroites et gravissent des cols qui dépassent 600 mètres d’altitude. Des petits villages aux maisons de pierres se pressent parfois au bord des ruisseaux qui marquent le fond des vallées. Ils sont embellis de petites églises romanes qui sont fréquentées par les pèlerins que nous dépassons sur la route.

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Nous sommes, une foi de plus sur le chemin historique et spirituel de St-Jacques dont les parcours montagneux en retrait de la côte, mettaient les « jacquets » à l’abri des razzias maritimes.

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Prairies séparées par des murs de pierres sèches et montagnes rocheuses et arides se partagent le panorama de ces vals retirés et paisibles. Après avoir franchi le col de Hoz, à 658 m, nous entamons une vertigineuse descente en lacets vers le défilé de la Hermida, creusé par la rivière Deva. La route se faufile entre les falaises de plusieurs dizaines de mètres de hauteur et la rivière. Les imposants filets de câbles, posés à l’horizontale pour protéger la route, ressemblent parfois à des filets à commission bien pleins.

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Rien pour rassurer la navigatrice qui constate de nombreux surplombs hostiles à Babar sur la voie descendante. Nous chercherons donc une autre route de sortie.
Nous arrivons en fin de matinée à Potes, petite ville située sur le Rio Deva, au pied de la chaine des Picos de Europa qui culminent à 2'648 mètres. Point culminant de la cordillère Cantabrique, ils étaient les premiers points du continent aperçu par les marins qui revenaient d’Amérique, ce qui les baptisa. Après avoir parqué facilement nous nous baladons longuement dans les ruelles pavées de Potes. Là encore les maisons médiévales ont, pour la plupart, été préservées ou restaurées respectueusement. Dans les chemins qui s’éloigne du centre il y a cependant des maisons remarquables qui sont décrépies et parfois menacent de tomber en ruine. Mais face à un tel volume patrimonial à entretenir on ne peut blâmer personne. Nous mangeons dans un petit restaurant qui jouxte le pont médiéval et dont la devise, tirée de Don Quijote, est à la hauteur de la qualité du repas. » Tu dois savoir, mon ami Sancho, que la santé de tout le corps se prépare dans le laboratoire de l’estomac ».

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Nous quittons la ville par le Sud-Est pour monter jusqu’à environ 1'000 mètres, avant d’obliquer au Nord pour redescendre la belle vallée du Rio Nansa. Ici pas de rocher en surplomb de la route, mais des dévers vertigineux et des lacets soutenus par des murs de pierres taillées hauts de 30 m.

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28 octobre 2017 El Soplao - Mirador del Fito
Nous sommes arrivés hier aux environs de 17 h30 sur le parking espanade de la Cuava de El Soplao. Cette grotte n’a été découverte par des spéléologues qu’en 1983, sur le site d’une mine de fer exploitée plus de 120 ans, jusqu’en 1979.

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Nous avons pu nous joindre à la dernière visite en compagnie d’une dizaine d’autres touristes. La visite débute par un petit trajet en train dans une galerie de l’ancienne mine. Après environ un kilomètre, la gare terminus marque le début de la visite guidée qui donne accès à quelques centaines de mètres de galerie aux concrétions incroyables. El Soplao a, outre des stalagmites visibles dans d’autres grottes, des voûtes constellées de stalactites excentriques, c’est-à-dire dont les formes fines comme des aiguilles, partent dans toutes les directions. On dirait des oursins lumineux accrochés au plafond. Ce sont vraisemblablement les lois de la cristallisation, les impuretés, les changements du régime hydrique qui conjuguent leurs efforts pour contrer la force de gravité. Les lois humaines interdisent de prendre des photos dans la grotte…
Pour la première fois depuis longtemps nous partons sous un ciel couvert en direction du littoral et de San Vicente de la Barquera. Construite sur une arrête rocheuse qui meurt en bord de mer elle est dominée par une église mélangeant roman et gothique.

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Parqués près du port de pêche, nous longeons les quais et entrepôts frigorifiques pour atteindre le centre-ville où se déroule un marché peu attractif en cette saison.

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Après une excursion à l’église, embellie par la sobriété de la pierre taillée, et l’épais plancher en chêne, nous repartons en direction de Llanes et entrons en Asturies.

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Les montagnes des Asturies sont le pays des greniers sur pilotis. Chaque ferme est équipée d’un ou plusieurs greniers sur pilotis, généralement de granit, coiffés d’une grande pierre plate, pour éviter l’accès des rongeurs, à l’instar des raccards valaisans.


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Nous suivons la vallée de Cangas de Onis, première capitale du royaume. Après une visite dans le tout petit village de notre amie Maria, qui est doté d’un beau lavoir et d’une petite chapelle, et de beaux greniers, nous poursuivons en direction du Mirador del Fito, sur un col à 629 mètres d’altitude, mais à seulement 5 kilomètres de la mer.

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Le temps couvert et brouillardeux nous empêche de bénéficier du panorama et nous incite à tester une fondue préfabriquée Gerber avant de nous coucher. Essai concluant ! Nous en prendrons en ration de "survie" lors de notre périple l'année prochaine.

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29-30 octobre 2017 Mirador del Fito - Candas
Nous quittons les montagnes rocheuses arrondies et arides, comme la crête d’un dinosaure, qui délimite les vallées asturiennes pour nous rapprocher à nouveau de la côte.

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Nous côtoyons de nombreux vergers de pommiers chargés de fruits, car la province est, comme l’Ouest de la Cantabrie, grande productrice et consommatrice de cidre.

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En cherchant les petites routes côtières nous descendons dans un vallon étroit et découvrons la magnifique petite playa de Espasa et son rivage de sable quasi désert à cette saison. Nous y passons un bon moment et y piqueniquons.

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Nous poursuivons ensuite notre parcours sur routes rurales avant de contourner Gijon, grande ville industrielle, encerclée par les mines et aciéries.
Nous poursuivons le long de la péninsule en direction du Cabo de Peñas. Avant la station balnéaire de Candas, nous découvrons ce que nous souhaitions : un camping implanté en bord de mer sur une petite péninsule rocheuse. L’endroit est bucolique et bien équipé : accès au réseau sans fil, machine à laver, tout ce qui est nécessaire pour une bonne étape logistique. A peine arrivé le linge sale valse, les photos se déchargent et le cerveau journalistique se met en ébullition, stimulé par le tableau de la crique rocheuse que surplombe Babar. Les éclaircies arrivent en fin d’après-midi, pourtant le lendemain sera plutôt pluvieux.

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31 octobre 2017 Candas - Cabo de Peñas - Oviedo
Nous reprenons notre découverte de la côte asturienne sous un ciel couvert qui se dégage peu à peu. La péninsule du Cabo de Peñas, qui s’avance en triangle vers le Nord, est située entre les villes de Gijon et d’Aviles, deux grands ports industriels des Asturies. Les terres vertes et légèrement vallonnées sont situées entre 50 et 100 mètres au-dessus de la mer, découpées par de nombreuses criques qui échancrent les falaises et abritent de belles plages.

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Nous arrivons au cap qui est marqué par un bâtiment massif qui est accolé à la tour octogonale qui porte la grande lentille qui doit faire plus de 2,5 mètres de diamètre. La puissance de l’ampoule est de 3'000 W et la portée d’environ 60 kilomètres. Le phare, de 18 mètres de hauteur, a été mis en service en 1852. Il est l’un des rares phares espagnols encore gardé en permanence.

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Le gros bâtiment qui héberge le gardien, abrite une exposition sur l’environnement, symbolisée à l’extérieur par la maquette d’un combat entre un cachalot et un calamar géant.

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La présence de cette espèce, dont le corps peut atteindre, sans les tentacules, 4 à 6 mètres de long, est suspectée dans les failles du canyon d’Aviles. En effet le bord du plateau marin continental, situé à environ 200 mètres de profondeur, est entaillé profondément par des canyons à environ 15 kilomètres au large. Ces fissures descendent, sur une vingtaine de kilomètres, jusqu’au fond abyssal de l’Atlantique à près de 4'000 mètres de profondeur. Ce système géologique abrite des espèces particulières qui sont étudiées au niveau international. Nous quittons le cap et son vert plateau qui abrite de grandes exploitations laitières.

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Oviedo, fondée vers l’an 710, capitale des Asturies depuis le début du 9ème siècle, compte aujourd’hui plus de 220'000 habitants. Au 10ème siècle, le royaume s’étendant vers le Sud à la mesure de la reconquête sur les musulmans, le royaume devient Asturies-Leon, puis au 13ème siècle est réuni à la Castille dont les dauphins porteront dès 1388 le titre de Prince des Asturies. La ville a conservé dans son centre de remarquables bâtiments historiques malgré les difficultés de l’histoire, les dernières étant la guerre civile de 1937. De nombreux combats se déroulèrent dans la ville puisque l’insurrection populaire est née dans le bassin minier asturien. La cathédrale a été bâtie entre le 14ème et le 16ème siècle, on y entre par d’exceptionnelles portes en noyer sculpté du 18ème siècle.

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Un cloître gothique donne accès à la salle du chapitre qui était aussi celle du tribunal de l’Inquisition dans laquelle certains ont passé de mauvais moment. La ville comprend aussi de beaux bâtiments de la période art-déco et un hôpital ultra moderne à l’architecture remarquable.

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Nous regagnons Babar sur le parking bien aménagé en banlieue où nous passons la nuit avec une alarme batterie à 4 h.

1er novembre 2017 Oviedo - Lugo
L’avantage d’une alarme à 4 h du matin est un début de journée stimulé. Le tableau de charge nous a indiqué que les batteries moteur étaient vides (23,8V). Nous avons ralenti les frigos pour diminuer la consommation sur les batteries de l’habitat puisque les niveaux des unes et des autres sont liés d’une manière indirecte et pour moi incompréhensible…
Levés vers 7 h30 nous constatons que la tension des batteries moteur continue de baisser d’environ 0,1 V par demi-heure. Nous nous contentons d’un café pour déjeuner et je me dépêche d’aller mettre le moteur en route alors que la batterie affiche 23,5 V. Babar, qui démarre en général facilement, bénéficie de la température clémente de 6°C et part au quart de tour…ouf ! Cette péripétie n’est pas une surprise puisque Frank le constructeur de Babar nous avait annoncé que les batteries arrivaient en fin de vie. Nous quittons vers 9 heures le parking pour camping-car de Oviedo en direction de l’Ouest et des différentes sierras qui nous séparent de Lugo et la Galice. Les villages et hameaux qui peuplent cette région ont de magnifiques maisons anciennes en pierre de taille sont entourées de greniers sur pilotis et de grands jardins et plantages.

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Parfois de petites vignes ou de grandes treilles égaient la panoplie des couleurs d’un milieu essentiellement constitué de prairies et de forêts. Soudain, à proximité de Soto de la Barca nous sommes choqués par le gigantisme d’une centrale thermique au charbon qui occupe tout le fond de la vallée sur plusieurs centaines de mètres de longueur.

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Cette centrale mise en service en 1965 compte trois groupes thermoélectriques qui fournissent une puissance de près de 586 MW, et consomment la production de charbon de cette région. La vallée de la Nacea comprend également des mines d’or exploitée depuis l’époque romaine. Alors que nous passons sur la vallée de la Navia par le col del Palo, entre des crêtes constellées d’éoliennes, nous traversons les premières forêts ravagées par les incendies de cette terrible année pour la péninsule ibérique.

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Après avoir passé sur un barrage nous sommes interpellé par un pèlerin de St-Jacques qui fait du stop. C’est un jeune californien qui fait le pèlerinage depuis Irun et qui souhaite arriver à Grandas de Salime, à 3 kilomètres, pour l’office.Le passage d’un deuxième col, Alto de Acebo à 1204 m, marque notre entrée en Galice. Nous descendons ensuite progressivement jusqu’à Lugo où nous passons la nuit.

2 novembre 2017 Lugo - Santiago de Compostella
Lugo fut fondée en 14 avant J.-C., par un administrateur de province de l’empire romain, et fortifiée au début du 3ème siècle pour devenir capitale de la Galice romaine. Par la suite elle fut prise en 460 par les Suèves puis en 585 par les Wisigoths. En 740 elle fut prise par les musulmans puis reconquise en 740 par le roi d’Asturie. A nouveau attaquée par les Maures à la fin du 1er millénaire elle chercha ensuite à s’affranchir du royaume asturien. Elle a, malgré ses vissicitudes, conservé quasi intégralement sa muraille construite au 3ème siècle selon les techniques romaines. L’enceinte, qui encercle totalement la ville ancienne, mesure 2'100 mètres de longueur pour une hauteur de 8 à 12 mètres. Elle a une épaisseur variant entre 5 et 7 mètres et est renforcée par 71 tours sur les 85 originelles. Elle offre un magnifique chemin de promenade graveleux qui entoure les 34 hectares de la vieille ville et est abondamment fréquenté.
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Sylviane se consacre au contenu et à ses commerces tandis que je parcours l’emballage monumental. Nous visitons ensuite deux petits marchés couvert et la cathédrale.

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Nous quittons Lugo en milieu d’après-midi pour gagner St-Jacques de Compostelle où nous espérons offrir de nouvelles batteries moteur à Babar avant l’arrivée de notre amie Laurence prévue pour demain. C’est sous un temps maussade que nous parcourons la centaine de kilomètres de forêts et campagnes qui séparent les deux villes. C’est par la banlieue industrielle, au garage MAN, que nous commençons notre pèlerinage à Compostelle. Nous sommes impeccablement pris en charge et l’électricien de la maison nous trouve 2 batteries estampillées MAN qui offrent une capacité maximum dans le logement à disposition, soit deux fois 155A, avec une garantie de deux ans dans tout le réseau. Pendant la réparation le ciel bénit notre arrivée par des averses intenses qui font vibrer le toit de la grande halle. Nous gagnons ensuite le camping, situé en banlieue sur les hauteurs, dont les accès sont scabreux pour notre gros pachyderme. Nous nous installons à la nuit tombante sur un emplacement assez spacieux.
Nous sommes arrivés au bout de notre pèlerinage zigzaguant, au bout de 3'194 kilomètres de découvertes passionnantes. Prêts en temps utile pour recevoir Laurence qui vient passer deux semaines avec nous.

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3 au 5 novembre 2017 Santiago de Compostella
Le 3 est consacré à l’accueil de Laurence, en milieu de journée, et à diverses tâches logistiques y compris la préparation de la chambre d’amis. Un bon repas de jambon au porto marque les retrouvailles et j’ai la joie de pouvoir à nouveau partager un verre de rouge avec quelqu’un. Une bonne papotée complète la journée…

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Le matin du 4 départ pour le centre-ville de St-Jacques, facilement atteint avec un bus qui s’arrête à 200 mètres du camping. La ville est la capitale de la Galice, qui y a son gouvernement de province autonome. Elle compte 95'000 habitants et le centre historique couvre environ 1 km2 de zone piétonne, implanté sur une légère colline. La ville historique, constituée intégralement d’églises, de palais, de monuments et de maisons en pierres de tailles, pour la plupart datant de plus de 3 siècles, est d’une homogénéité remarquable. Il est très agréable de se promener dans ses rues et places revêtues de grandes dalles de pierre.

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Comment st-Jacques de Compostelle est-elle devenue le troisième lieu de pèlerinage le plus important de la religion chrétienne après Jérusalem et Rome ? L’apôtre Jacques, appelé aussi Jacques le Majeur, aurait quitté la Palestine pour venir évangéliser la péninsule ibérique pendant 7 ans. Lors de son retour en Terre Sainte, en 42, il fut exécuté sur ordre d’Hérode Agrippa. Ses disciples emmenèrent son corps et l’ensevelirent sur la côte, à l’endroit où il avait accosté lors de sa venue. Suite aux invasions successives par les Barbares puis par les Maures le lieu de son tombeau fut oublié. Au début du IXème siècle, selon la légende, une étoile révéla à des bergers le lieu de la tombe de Jacques et un évêque confirma l’authenticité des reliques. La légende raconte aussi que dans sa lutte contre les musulmans, le seigneur de Pimentel, contraint de traverser un bras de mer aurait été sauvé par St-Jacques, surgit des eaux couvert des coquillages qui aujourd’hui portent son nom. Ceux-ci sont devenus un symbole du pèlerinage.
Alphonse II, roi des Asturies de 791 à 842, ordonna d’élever une église sur le champ de l’étoile, « Campus Stellae », qui devint Compostelle, pour abriter les reliques. L’endroit fut bientôt un lieu de pèlerinage, malgré un raid audacieux, en 997, du futur calife de Cordoue Al Mansur, qui détruisit l’église, emportant les cloches et les portes à Cordoue, mais respecta le sépulcre. Le premier pèlerinage célèbre est celui de l’évêque du Puy en Velais en 951, depuis des millions de pèlerins se sont succédés, au fil des siècles sur les chemins de Compostelle. Ils ont contribué de manière déterminante à la prospérité des régions du Nord de l’Espagne. A noter que l’Eglise catholique n’a authentifié les reliques qu’en 1884.

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Le Chemin de Compostelle est une démarche de pèlerinage dont les tracés géographiques sont multiples, passant par des églises ou d’autres lieux de pèlerinage moins éminents. Ce ne sont pas moins d’une quinzaine de parcours qui pénètre en France depuis les pays situés au Nord ou à l’Est. Ils rejoignent ensuite en faisceau, à différents points, quatre branches principales partant de Paris, Vézelay, le Puy en Velay et Arles. Les Pyrénées sont franchies par un chemin côtier par Irun et par deux chemins de montagne par Roncevaux ou par le col du Somport. En Espagne le chemin principal, qui suit la chaîne Cantabrique, et le chemin côtier connaissent de nombreuses variantes de détail. De nombreuses villes et villages se réclament du célèbre pèlerinage qui stimule leur économie touristique. Des itinéraires partent également du sud de l’Espagne et du Portugal. La notion de traçage du chemin n’est apparue que dans la deuxième moitié du 19ème siècle, chacun traçant précédemment son propre chemin en visitant un certain nombre d’édifices religieux. La ville de St-Jacques reçoit plus de 200'000 pèlerins chaque année, en forte augmentation depuis 1990 (10'000). Les modes de déplacement à pied (minimum 100 km), à cheval ou à vélo (minimum 200 km), permettent aux pèlerins de parcourir quelques centaines ou plusieurs milliers de kilomètres. A ce jour les pèlerinages en camion ne sont pas reconnus… Avec Babar nous sommes pourtant devenus des jacquets, ainsi que l’on appelle les pèlerins qui ont parcouru le chemin. Nous sommes certes des pèlerins spéciaux, des jacquets camionneurs… et là les amis de notre région rigole car il y a plusieurs entreprises de transport ce nom dans notre coin de pays ! Babar sera orné d’un autocollant avec la coquille qui salue ses mérites.
Nous visitons, avec Laurence, la vieille ville et ses nombreux monuments pendant deux journées au temps sec mais maussade. La cathédrale est naturellement particulièrement impressionnante, même si sa façade principale est cachée derrière des échafaudages.

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Saint Jacques paraît surpris des visiteurs qui peuvent lui chatouiller le dos !

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La base de la cathédrale, reconstruite au 11ème et 12ème siècle dans le style roman, a été par la suite complétée ou modifiée par de nombreuses interventions qui lui donnent aujourd’hui une apparence baroque.

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Sa façade principale de l’Obradoiro date de 1750. Elle domine un escalier à double volée croisées et la superbe place qui porte le même nom. Recouverte de grandes dalles, cette place est bordée, outre la cathédrale, par l’hôtel des Rois catholiques, fondé comme hôpital pour les pèlerins dès 1490, par le palais des gouvernements de la ville et de la Galice qui date de la fin du 18ème siècle, et par le collège Saint Jéronimo, édifice gothique du 16ème siècle qui abrite le rectorat de l’université.

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Le musée de la cathédrale, annexe de celle-ci présente de nombreuses œuvres remarquables et met particulièrement en évidence les sculptures de l’école de Maître Mateo directeur des travaux et sculpteur qui fut en charge de l’édifice entre 1168 et 1211 et créa le fameux portail de la Gloire. On y admire en particulier la reconstitution, sur la base de fouilles archéologiques, du cœur de style roman, entièrement taillé dans le granite avec des stalles finement décorées pour une trentaine d’ecclésiastiques. Cet ouvrage fut remplacé par la suite par un cœur en bois.
St-Jacques de Compostelle est une ville magnifique, d’une richesse patrimoniale exceptionnelle, dotée d’un beau marché couvert et très agréable à découvrir.

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